1. Au collège de Marie Mauron de Pertuis

B-1. Présentation de l’évaluation initiale

La classe de 6°1 a été formée, comme toutes celles du collège, en fin d’année, à l’aide des dossiers de CM2 et les enseignants ont choisi de placer dans chaque classe trois groupes : un de bons élèves, un de moyens et un d’élèves en difficultés. Des efforts ont été également effectués pour équilibrer le nombre de filles et garçons.

La classe en question comporte 26 élèves dont deux redoublants. Sept élèves ont un an de retard. Deux garçons sont signalés dès la rentrée comme dyslexiques.

Les évaluations proposées se déroulent en septembre et posent immédiatement un problème : pendant la rédaction proposée dans le cadre des évaluations nationales, les élèves ne semblent pas comprendre ce que l’on attend d’eux. Ils multiplient les questions sur les consignes, tardent à se mettre à écrire. Certains sont même « bloqués » et ne veulent pas écrire ou ne produisent que des écrits très lacunaires, difficiles à évaluer. D’autres au contraire écrivent abondamment ; mais leurs productions, ne respectant ni les règles de ponctuation, ni un minimum de règles orthographiques, ni les consignes, sont difficiles à déchiffrer et à comprendre.

Bilan et définition des priorités

Parmi une batterie d’exercices sont finalement comptabilisées les erreurs effectuées dans la dictée et la rédaction. Celles-ci s’élèvent à 950, soit une moyenne de 37 fautes par élève. L’écart entre les deux extrêmes est important  allant de 8 fautes pour la meilleure copie à 102 pour la plus fautive.

Répartition des fautes en grandes catégories

1. 231 fautes de lexique soit 24.3 %

accents : 3% usage : 88.8 % homophones lexicaux : 8.2%

Notons que les fautes commises concernent souvent des mots d’usage courants comme merci ou fille. Les lacunes dans ce domaine semblent donc importantes.

2. 228 fautes d’accord soit 24 %

pluriel : 24.5 % accords sujet-verbe : 27.2 %

accords adjectifs-noms : 32 % accords des participes passés : 16.2 %

3. 143 fautes de ponctuation soit 15 %

points : 62.2 % majuscules : 36.4 % apostrophes : 1.4 %

La troisième place de la ponctuation est remarquable. En effet, dans les autres établissements observés, la ponctuation ne semble pas si problématique. D’autre part, ce constat fait écho aux difficultés signalées dès la première rédaction : les élèves de cette sixième sont déconcertés quand il s’agit de produire un écrit personnel et ne maîtrisent pas des règles élémentaires de ponctuation puisque que ce sont les majuscules et les points en fin de phrase qui font le plus défaut.

4. 106 fautes concernant les é/er/ez/ais…. soit 11.1 %

5. 105 fautes d’homonymes grammaticaux soit 11%

a/à : 24.8 % et/est : 10.5% on/ont : 6.7 % son/sont : 12.4 %

ou/où : 7.6 % ces/ses : 24.8% ce /se.. : 4.8% sa/ça : 6.7%

mais/mes : 1.8%

Remarquons que des erreurs récurrentes concernent des points assez simples, pour lesquels les règles et les « trucs » sont connus par les élèves. Par exemple, ils identifient, quand ils sont interrogés sur ce point, la préposition à et le verbe avoir et ils savent qu’il faut remplacer par avait pour éviter une éventuelle erreur. Mais ils reconnaissent ne pas y faire attention, en particulier dans les rédactions où ils avouent ne pas vouloir et/ou ne pas pouvoir faire attention à l’orthographe, car « il y a trop de choses à penser quand on écrit une histoire ». De fait, ce type de fautes est plus important proportionnellement dans les rédactions que dans les dictées.

6. 87 fautes sur les temps verbaux soit 9.2 %

passés simples : 69 % présents : 10.3 %

impératifs : 12.6 % imparfaits : 8 %

7. 50 fautes de phonie/graphie soit 5.3 %

Ces problèmes sont bien évidemment plus nombreux dans les copies des deux élèves dyslexiques signalés mais aussi dans deux copies de jeunes filles. La rencontre avec les parents m’informe qu’une dyslexie a bien été repérée dans les deux cas mais qu’elles n’ont été suivies par un orthophoniste que quelques mois. J’encourage fortement les deux familles à reprendre un travail régulier avec un orthophoniste et souhaite pouvoir travailler avec celui-ci.

Comparaison entre les devoirs d’histoire et les autres écrits

Les compositions d’histoire portent sur la civilisation égyptienne. Il s’agit de répondre à de courtes questions de cours, de compléter une carte et de rédiger un petit paragraphe sur l’écriture.

Pour la plupart des copies, les élèves font autant de fautes dans ces travaux que dans les devoirs de français observés. Il est quand même étonnant que des mots typiques de la civilisation égyptienne qui auraient dû retenir l’attention des élèves lors de l’apprentissage de leurs cours, aient été mal orthographiés (par exemple : pharaon, hiéroglyphes, Nil…) ce qui confirme le peu d’attention porté au lexique ou une difficulté à le mémoriser.

Néanmoins, deux petites différences apparaissent :

- les signes de ponctuation, les majuscules en particulier, sont encore plus souvent oubliés ;

- quelques bons élèves se « relâchent » dans les devoirs d’histoire et n’y appliquent plus des règles par ailleurs maîtrisées.

Priorités définies pour l’enseignement de l’orthographe dans cette classe

Devant l’importance des fautes de lexique, il semble important de mettre l’accent sur son étude. Il faut reconnaître que d’habitude, je ne me penche pas sur ce point, le négligeant même dans ma pratique. Je me contentais de faire noter sur un répertoire alphabétique l’orthographe et le sens de mots importants pour l’étude des textes abordés comme discours narratif ou épopée. Je garde ce dispositif mais il ne suffit pas car les mots posant problème n’appartiennent pas au domaine littéraire.

Les erreurs d’accord et les fautes concernant les é/er/ez/ait…sont très nombreuses et commises par tous les élèves, y compris les meilleurs. Aussi seront-elles abordées en classe entière, au fur et à mesure des séquences. Dans les premières séquences, on insistera sur les problèmes d’accords sujets-verbes. Puis, dans le cadre de l’étude de descriptions et du groupe nominal, les accords adjectifs-noms. L’accord des participes passés est réservé pour la fin de l’année avec l’étude des temps composés. Le problème de la graphie du son [e] dans les formes verbales sera repris plusieurs fois, étant donné sa complexité et son rapport avec plusieurs points : on y reviendra donc au moment d’étudier la conjugaison du présent, de l’imparfait, de l’accord du participe passé. Nous complèterons au fur et à mesure la fiche concernant ce point épineux et irons progressivement vers des exercices plus complexes mêlant de plus en plus de formes verbales en [e].

Enfin, et surtout, comme le problème de ponctuation est primordial dans cette classe, que les élèves butent au moment d’écrire des textes personnels et qu’ils sont en difficulté pour y appliquer des règles d’orthographe connues, je souhaite mettre l’écriture au centre des activités proposées à la classe et privilégier ces travaux comme supports de notre travail orthographique.

Ce choix s’appuie aussi sur le constat des pratiques d’une des écoles primaires d’où vient la majorité de mes élèves : de nombreux exercices à trous leur étaient proposés après l’apprentissage de règles orthographiques ; les exercices de conjugaison étaient également nombreux. En revanche, les travaux d’écriture étaient rares en CM1 et CM2. Ce manque d’entraînement explique une appréhension face à l’acte d’écrire et une difficulté à appliquer de façon automatique les règles orthographiques connues.

Cette priorité suppose que les travaux d’écriture soient nombreux et assez courts dans un premier temps, qu’ils ne soient pas systématiquement notés pour mettre en confiance les élèves, et qu’une attention particulière soit portée sur leur ponctuation et leur correction orthographique. Enfin, cette démarche entraînera forcément un travail régulier sur le brouillon : l’objectif étant de faire comprendre l’intérêt de sa reprise systématique.

En revanche, le travail sur les homonymes grammaticaux, sur les problèmes de correspondance phonie/graphie ne sera pas proposé à l’ensemble de la classe : les élèves connaissent beaucoup de règles et de « trucs » orthographiques, c’est plutôt leur application qui pose problème. D’autre part, les élèves montrent des compétences très inégales dans ce domaine. On utilisera donc les heures en demi-groupes et en soutien pour traiter de ces points.

B-2. Organisation pédagogique générale

Dans notre établissement, les élèves de 6° ont 5h30 de français par semaine. Avec l’accord de l’administration, je choisis de répartir différemment ces heures durant le déroulement de l’année. En septembre et octobre, les élèves n’ont que 5h de cours en classe entière. Puis à partir de novembre, ils restent 4 h en classe entière et 1h en demi-groupe, dont la composition varie suivant les besoins. Cette organisation permet de faire des groupes à un moment de l’année où l’on connaît bien les élèves et de les aider plus facilement. De plus, dans le cadre du groupe recherche orthographe, j’ai pu prendre les élèves les plus en difficulté dans ce domaine une heure par semaine. Ces enfants, au nombre de 7, sont venus toute l’année, de novembre à mai.

Sur une séquence, l’objectif est de consacrer environ un tiers du temps imparti aux activités de lecture, un tiers de temps à l’étude et la pratique de la langue, et le dernier tiers à l’écriture.

Ce choix a changé trois éléments dans ma pratique habituelle :

- Les élèves sont amenés à écrire plus souvent, des textes plus courts, sans forcément y consacrer une séance entière mais souvent à la suite d’étude de textes ou de cours de grammaire où les notions abordées doivent être réutilisées immédiatement. Ces courts textes sont lus pendant leur réalisation en circulant dans les rangs ou lus à l’ensemble de la classe pour une critique active. Mais les élèves ont envie et besoin d’être lus et corrigés par le professeur si bien que le temps de correction des travaux d’expression écrite s’est révélé très important et souvent lourd à gérer.

- L’étude de l’orthographe occupant plus de place que d’habitude, elle se trouve plus souvent « décrochée » de la séquence.

L’heure en demi-groupe est d’ailleurs souvent utilisée pour la reprise des brouillons (amélioration du sens et correction orthographique) et pour des travaux individuels sur des points orthographiques déficients.

- Ce sont les activités orales qui ont été le plus souvent « sacrifiées » pour pouvoir atteindre les objectifs fixés. En effet, les débats, exposés, mises en scène… nécessitent beaucoup de temps.

Exemple de séquence

Celle-ci porte sur l’étude d’un roman jeunesse ayant pour cadre L’Egypte antique, L’œil d’Horus d’Alain Surget et vient après des séquences consacrées à l’étude de contes traditionnels et à l’écriture en groupes d’un conte parodique. Les objectifs visés sont :

 

Objectifs lecture

- Etudier une œuvre intégrale 

* sa composition,

* l’évolution des personnages

* le genre : la structure du conte et les caractéristiques du roman historique.

- Etude des descriptions et des portraits : composition et comparaisons.

Objectifs langue

- Les expansions du groupe nominal

l’adjectif qualificatif, épithète lié et détaché, le groupe nominal complément de nom et mis en apposition, la proposition subordonnée relative.

- Les accords des adjectifs qualificatifs y compris les attributs et les adjectifs de couleur.

- Réviser la conjugaison du passé simple et de l’imparfait étudiés en séquence1.

- Vocabulaire : chasser les verbes « passe-partout » dans les descriptions

Objectifs expression écrite

- Inventer des charades pour désigner les personnages.

- Faire le portrait d’un camarade en utilisant des adjectifs variés.

- Inventer des comparaisons pour caractériser des personnages.

- Inventer une nouvelle aventure de Meni en insérant des descriptions du peuple rencontré et du Dieu et en utilisant des comparaisons.

- S’entraîner à reprendre son brouillon.

Des questionnaires (ci-dessous) sur les chapitres à lire à la maison sont donnés en insistant sur la nécessité de rédiger les réponses et de relire en vérifiant l’orthographe en utilisant la fiche donnée à cet effet.

Je relève « au hasard » toutes les semaines un certain nombre d’entre eux. A chaque fois sont évaluées la validité des réponses, la rédaction de celles-ci ( /2 points :construction des phrases, ponctuation…) et l’orthographe (/2 points)

Séquence 3 Lecture

Chapitre 1

Rappel : les réponses doivent être rédigées et justifiées.

1. Où se déroule l’action ?

2. Quels sont les personnages en présence, de la p7 à la p11 ?

3. Quel personnage pose immédiatement un problème au début de ce chapitre ?

4. Quels reproches Antaref fait-il à son fils ?

5. Vers quelle mission l’envoie-t-il ? Pourquoi ?

Séquence 3 Lecture

Chapitres 2 à 5

Rappel : les réponses doivent être rédigées et justifiées.

Ch 2 : Le vol de l’hirondelle

1. Quel est le sens du mot vol dans le titre ?

2. En fait, qui est l’hirondelle ?

3. Par conséquent, quel autre sens peut-on donner au titre ?

4. Quels termes désignent Thouyi dans ce chapitre ? Faites –en un relevé précis.

 

Ch3 : L’oiselle et le lionceau

1. Après avoir relu la conversation entre les deux jeunes gens, dégagez leurs traits de caractère.

2. Thouyi connaît-elle la région où elle vit ? Relevez deux phrases qui justifient votre réponse.

 

Ch4 : A l’ombre des papyrus

1. Pour qui Thouyi et Menî se font-ils passer chez les pêcheurs ? Pour quelles raisons ?

 

Ch5 : Les mâchoires du Nil

1. Qui est Sobek ?

2. Le roi Antaref connaît-il le problème des pêcheurs ? A-t-il cherché à le résoudre ?

Séquence 3 Lecture

Chapitres 6 à 8

Rappel : les réponses doivent être rédigées et justifiées.

Ch6 : L’eau qui fume

1. Quels éléments du décor rendent les lieux effrayants ?

2. « L’antre de Sobek ! » 

A votre avis, pourquoi l’auteur a-t-il choisi de changer de chapitre après cette exclamation ?

Ch7 : Les larmes de Sobek

Prouvez que chacun à leur manière, Thouyi et Menî font preuve à plusieurs reprises de courage.

Ch8 : Les jours de sable

1. Quels dangers courent-ils dans le désert ? (6 éléments de réponse)

2. Pourquoi affronter le désert est-il particulièrement douloureux pour Thouyi ?

3. Montrer que les relations entre Thouyi et Menî ont évolué dans ce chapitre.

CONTRÔLE sur L’œil d’Horus

Sur la fin du roman

Chapitre 13 : La montagne aux babouins

1. Quels comportements étranges ont les singes dans ce chapitre ? 2 POINTS

2. Comment Menî et Thouyi se défendent-ils contre eux ? 1 POINT

Chapitre 14 : La plume d’Horus

1. Quel secret Râ a-t-il transmis à Horus ? 1 POINT

2. Qu’inventent Thouyi et Menî pour venir en aide à Horus ? Explique avec précision leur idée et comment ils la réalisent. 3 POINTS

3. Pour éviter d’être tués, que promet Thouyi à Horus ? 1.5 POINT

4. Après avoir lu ce chapitre, tu dois maintenant être capable d’expliquer le sens du titre L’œil d’Horus. 1.5 POINT

Chapitre 15 : La serpente

1. Qui est la serpente ? 1 POINT

2. Que deviennent Menî, Thouyi et Sinsaéré à la fin du roman ? 3 POINTS

 

Sur l’ensemble du livre

1. Quelles sont les trois preuves que ramène Menî pour prouver qu’il a remporté ses trois épreuves ? 1.5 POINT

2. Qui est qui ? 4.5POINTS

Relie les personnages à leur identité.

Antaref Le peuple du désert

Oubiou Le Dieu de l’écriture

Sinsaere Une voleuse surnommée l’hirondelle

Thouyi Le roi de la Haute-Egypte

Seth Le chef de la maison royale

Natsi La mère de Menî

Toth Le Dieu du Mal

Nef’eter Le boulanger

Les Itsiks La favorite du roi

A l’issue du questionnaire sur les premiers chapitres, pour que les élèves se familiarisent avec les noms assez compliqués des personnages, l’activité de lecture et d’expression qui suit leur est proposée.

Séquence 3 Lecture. Expression écrite

Pour mieux connaître les personnages du récit

Trouve la solution des charades suivantes

1. Mon premier est le contraire de rien.

Mon deuxième est l’avant-dernière lettre de l’alphabet.

Il n’est pas nécessaire de mettre une cédille devant mon troisième.

Mon tout est surnommée l’hirondelle.

2. Mon premier est la première conjonction de coordination de la liste.

Mon second est un mot négatif.

Mon tout doit faire ses preuves.

3. Mon premier n’est pas intelligent et peut contenir de l’eau.

Mon second sert de bouche à l’oiseau.

Mon tout était adoré à Crocodilopolis.

4. Mon premier est le contraire de mouillé.

Mon second est succulent quand on fait bonne chère.

Mon tout se transforme en lionne pour punir les hommes.

A vous maintenant d’inventer des charades désignant des personnages de L’œil d’Horus de votre choix.

Avec l’étude du portrait des deux héros dans le chapitre 3, on travaille sur le groupe nominal et ses expansions et sur l’accord des adjectifs qualificatifs. Après une série d’exercices portant sur ses points, il est demandé aux élèves d’écrire le portrait d’un de leurs camarades sans le nommer et en employant des adjectifs qualificatifs.

Ce court écrit servira de support à deux activités :

- l’une purement d’expression écrite : projection de phrases d’élèves avec répétitions des auxiliaires, recherche de tournures pour éviter ces derniers ;

- l’autre orthographique : correction des accords fautifs des adjectifs avec formulation des règles d’accords des adjectifs de couleur, souvent utilisés dans les portraits.

D’autre part, en s’appuyant sur les études des chapitres qui suivent, on identifie les comparaisons et les élèves sont amenés à leur tour à en écrire.

Lecture

LES COMPARAISONS

Pour mieux représenter à l’aide de mots un personnage, ses actions, un élément du décor... un auteur peut créer des images en inventant des comparaisons.

Dans une comparaison, un terme est comparé à un autre que l’on appelle comparant, à l’aide d’un outil de comparaison (verbes, adverbes, adjectifs…)

Exemple : « Le Nil ressemblait à un lac de mercure  »

Comparé outil de comparaison comparant

La comparaison rapproche le comparé et le comparant grâce à un point commun les réunissant.

Exemple : Thouyi est vive comme l’hirondelle

Comparé point commun outil de comparaison comparant

EXERCICES

  1. Analyse de comparaisons relevées dans le roman

A l’aide d’un tableau à quatre colonnes, analyse les comparaisons suivantes :

- « Sinsaere remua les poignets comme s’il se fût agi de têtes ondulantes de cobras. » (p9)

  1. a. Relève les outils de comparaison employés dans ces phrases.

Le……………………………… Expression écrite

INVENTER DES COMPARAISONS

Exercice 1

« J’en ai assez de tes histoires ! C’est moi le maître de cette barque ! Toi, tu es venue t’y incruster comme … comme… » La colère l’empêchait de trouver ses mots.

Aide Menî à finir sa phrase en faisant une comparaison adaptée.

Exercice 2

Invente des comparaisons pour décrire (physiquement ou moralement) les personnages du roman : Sinsaéré, Antaref, Sobek, Sekhmet, Horus, les pêcheurs, les Itsiks, les Nubiens, Menî.

Enfin, après le questionnaire sur les ch 6 à 8, on remplit ensemble la première colonne du tableau ci-dessous qui va nous aider à dégager la structure du récit et à comprendre le fonctionnement des épreuves rencontrées par les héros, l’objectif final étant que les élèves imaginent à leur tour une nouvelle épreuve en suivant le même schéma.

COMPOSITION DE L’ŒIL D’HORUS

Situation initiale

-Antaref, roi de la Haute Egypte, assiste à une fête entouré de sa femme, de sa favorite et de ses courtisans. Pourtant, il est soucieux car son fils Menî semble bien puéril pour lui succéder.

- Menî perd sa mangouste, sa seule amie et se retrouve seul.

Elément perturbateur

Antaref envoie son fils parcourir l’Egypte et le charge de réussir trois épreuves.

Actions

 

1° épreuve : SOBEK

2°épreuve :SEKHMET

3° épreuve : HORUS

Le peuple rencontré

Le problème

 

     

Les lieux et les déplacements

 

     

L’épreuve

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

La preuve

     

 

Elément de résolution

Situation finale

Quand ce tableau est rempli, on propose aux élèves d’écrire à leur tour une aventure. Le travail est découpé en deux étapes. A chaque fois, l’élève écrit une étape en classe entière. Puis l’élève, en demi-groupe et avec mon aide si besoin, est amené à reprendre son brouillon en apportant certaines modifications à l’histoire et en effectuant certaines corrections orthographiques en suivant la petite fiche guide fournie sous le sujet.

Séquence 3 Expression écrite

Inventer une nouvelle aventure de Menî et Thouyi

ETAPE 1

Tu vas raconter la première partie de l’aventure de Thouyi et de Menî en suivant précisément ces consignes.

Tu rédigeras quatre paragraphes :

Paragraphe 1 : raconte la rencontre de nos deux héros avec un nouveau peuple.

Tu préciseras dans quel lieu ils se trouvent, à quoi ressemble ce peuple, comment il se nomme, quel accueil est réservé aux jeunes gens…

Ce paragraphe fera une vingtaine de lignes.

Paragraphe 2 : ce peuple explique à Menî et Thouyi leur problème. Il s’agira forcément d’un problème qui impliquera un dieu.

Ce paragraphe occupera une dizaine de lignes.

Paragraphe 3 : l’attitude des jeunes gens.

Comme à leur habitude, nos héros promettent de venir en aide à ce peuple et partent.

Attention : saute des lignes à chaque fois pour laisser de la place pour tes corrections.

POUR AMELIORER CETTE PREMIERE ETAPE

1. Vérifie que tu as ponctué correctement ton texte.

2. La description du peuple

- Fais la chasse aux auxiliaires.

- Ajoute des adjectifs (pense à ceux de couleur), des relatives, des compléments de nom.

- Accorde les adjectifs avec leur nom.

3. Le texte doit être écrit à l’imparfait et au passé simple (sauf quand les personnages parlent : on emploie alors le présent) : vérifie les terminaisons des verbes en te demandant à chaque fois :

*quel est le temps ?

*quel est le groupe ?

*quel est le sujet ?

Tu apporteras ces modifications dans les lignes que tu as sautées.

La copie ainsi modifiée est recopiée , relevée et notée. Sont évalués l’originalité et la cohérence de l’histoire, la précision de la description, la richesse de l’expression, l’accord des adjectifs et la conjugaison des temps. On procède de même pour la deuxième étape de l’aventure. Au final, quelques aventures réussies sont lues et « élues » par les élèves pour être affichées.

Séquence 3 Expression écrite

Inventer une nouvelle épreuve pour Menî et Thouyi

ETAPE 2

Paragraphe 1 : raconte la rencontre des deux héros et du dieu en précisant :

*à quoi ressemble le dieu,

* ce qu’ils se disent,

* ce que ressentent les personnages

Paragraphe 2 : raconte l’épreuve en suivant les consignes suivantes :

*Ce peut être un combat ou une ruse . Dans tous les cas, essaie d’être imaginatif.

* Menî et Thouyi vaincront.

Paragraphe 3 (très bref) : Menî et Thouyi repartent vers d’autres aventures ou au palais. Ils ramènent une preuve de leur victoire.

Attention : saute des lignes à chaque fois pour laisser de la place pour tes corrections.

POUR AMELIORER CETTE DEUXIEME ETAPE

1. Vérifie que tu as ponctué correctement ton texte.

2. La description du DIEU

- Fais la chasse aux auxiliaires.

- Utilise le dictionnaire et la fiche de vocabulaire pour employer des termes précis.

- Ajoute des adjectifs (pense à ceux de couleur), des relatives, des compléments de nom.

- Accorde les adjectifs avec leur nom.

- Introduis au moins deux comparaisons.

3. Le texte doit être écrit à l’imparfait et au passé simple (sauf quand les personnages parlent : on emploie alors le présent) : vérifie les terminaisons des verbes en te demandant à chaque fois :

*quel est le temps ?

*quel est le groupe ?

*quel est le sujet ?

Tu apporteras ces modifications dans les lignes que tu as sautées.

Parallèlement à ces travaux de lecture et d’écriture, des entraînements à l’analyse du groupe nominal, des exercices sur l’accord des adjectifs et sur la conjugaison de l’imparfait et sur le passé simple sont effectués en classe et à la maison.

La dictée suivante est proposée en fin de séquence : elle évalue essentiellement les accords des adjectifs, quelques homonymes grammaticaux et lexicaux vus en demi-groupes

Séquence 3 Orthographe

Dictée

Menî quitte son immense palais aux murs rouges et bleu turquoise car son père lui a dit d’une voix assurée : « Tu es prince et si tu veux devenir le prince de L’Egypte, tu dois mettre toutes les chances de ton côté. » Menî est timide, il avoue : « J’ai peur que mes efforts soient vains ». Mais il est venu à bout de toutes les épreuves, pourtant nombreuses et difficiles. Quelques mois plus tard, sa mère se réjouit : «  Menî, tu es de retour. Raconte-moi ton histoire. » Menî explique : «  Je vins voir Sobek, qui sentait la boue, Sekhmet à qui on fit boire de grandes quantités de vin. J’ai aussi rencontré Horus, le Dieu faucon, aux ailes dorées et marron. Si j’ai réussi, c’est que nous avons travaillé en choeur avec Thouyi qui a toujours eu beaucoup de courage et de cœur.

NOTATION

a / as / à  /2 (4 x 0.5)

es /est /et / ai  /3.5 (14 x 0.25)

Homonymes /4.5

Cœur /chœur /1

Mettre / maître /1

Boue / bout /1

Vin / vain/ vin /1.5

Accord des adjectifs /5.5 (11 x 0.5)

Autres points /4.5

B-3. L’enseignement de l’orthographe

Essentiellement l’écriture…

Comme le montrent les pages précédentes, mon travail a surtout porté sur la correction orthographique des écrits quels qu’ils soient.

Pour renforcer ce travail et évaluer les progrès éventuels, il aurait sans doute fallu que l’orthographe soit clairement évaluée dans les autres matières : mais, si les collègues s’accordent à dire que l’orthographe doit être prise en compte, la plupart se refusent à faire apparaître explicitement le nombre de points accordé à la correction de la langue sur leurs copies et rechignent à engager une discussion sur les points exigibles dans toutes les matières (comme par exemple mettre une majuscule en début de phrase). On peut regretter ce manque de travail en équipe qui, s’il avait eu lieu, aurait contribué à la prise de conscience par les élèves de l’importance de l’orthographe et aurait favorisé l’acquisition de certains automatismes.

Néanmoins, certains élèves ont pris l’habitude d’utiliser la grille ci-jointe pour relire les devoirs de toutes les matières s’ils en ont le temps. Il est évident que l’usage de cette grille ne peut être efficace que si les points signalés ont fait l’objet d’un travail en classe. C’est pourquoi elle ne prétend pas être exhaustive, et sera complétée progressivement dans l’année. D’autre part, son emploi nécessite du temps pour être efficace. Enfin, certains élèves ont du mal à rester concentrés assez longtemps : par conséquent, j’ai souvent proposé aux élèves de l’utiliser dans une autre séance que celle de la production de l’écrit. Le reproche qu’on peut faire à cet outil, c’est qu’il scinde le moment de l’écriture et de la réflexion orthographique. A cette réserve, on peut répondre que de fait, la plupart de mes élèves ont exprimé clairement l’incapacité de  « tout faire en même temps ». De plus, on peut espérer qu’à force d’utiliser cette grille de relecture, certaines vérifications deviennent des réflexes se glissant alors au fil de l’écriture.

POUR AMELIORER TON ORTHOGRAPHE EN TE RELISANT

Cette fiche peut te servir à relire et à corriger tous tes écrits (rédactions, dictées, questionnaires de lecture, devoirs d’histoire, de science…)

1. D’abord les verbes !

* Accord sujet/verbe : je cherche le sujet en cherchant le sujet en disant « c’est…qui + verbe »

* Cherche le temps et le groupe du verbe surtout pour le présent et le passé simple où les terminaisons varient selon les groupes. Tu peux t’aider en cas de « trous » des cours, des livres d’orthographe et de grammaire à ta disposition.

* Méfie-toi des verbes se terminant par le son [e]

*é/er : Si tu peux remplacer par quoi faire, c’est l’infinitif. (Il veut manger. Il veut quoi faire ? manger. Alors que dans il a man, on ne peut pas dire : il a quoi faire ? mangé)

Autre « truc » : quand tu peux remplacer par prendre, c’est l’infinitif en ER. Si tu peux remplacer par pris, c’est le participe passé en é. ( il veut manger = il veut prendre. il a mangé =il a pris. )

*avec je, tu + AIS

avec il, elle, on +AIT

avec ils, elles + AIENT

* vous sujet + EZ

2. Ensuite les noms

* Vérifie le singulier et le pluriel des noms (les enfants, quelques femmes….)

* Si un adjectif, à côté ou éloigné, s’y rapporte, n’oublie pas qu’il s’accorde avec lui (même tous, toute…) (Tous les enfants énervés sont vite fatigués)

3. Quelques homonymes grammaticaux

Tu le sais, ce sont des pièges alors vérifie-les en employant ces petites astuces :

* a/ as/à : si tu remplaces par avait c’est le verbes avoir , reste à regarder le sujet (tu as/il a)

* est /es/ et /ai : si tu peux remplacer par était c’est le verbe être, reste à regarder le sujet (tu es, il est). Si ce n’est pas possible, tu remplaces par et puis et alors tu écris et. Si ça ne marche pas, tu essaies  avais et tu écris alors ai.

* On/ont : quand on peut remplacer par Léon, ça s’écrit on.

* Son / sont : quand tu peux remplacer par étaient ça s’écrit sont.

* Mais /mes : si tu peux remplacer par tes ça s’écrit mes.

* sa / ça : su tu peux remplacer par cela, ça s’écrit ça.

* ou/où : si tu peux remplacer par ou bien, ça s’écrit ou

* leur/leurs : leur devant verbe est invariable (les parents leur donnent), devant un nom il s’accorde avec celui-ci (leurs enfants)

4. Vérifie la ponctuation :

*Pas de phrase à rallonge si sa clarté n’est pas assurée : mieux vaut alors des phrases courtes et claires que des longues et confuses.

* Quand il y a une question, as-tu mis un point d’interrogation ?

* Après les points, as-tu mis des majuscules ?

* As-tu mis des majuscules aux noms propres ?

* Quand les personnages parlent, as-tu mis des guillemets ? des tirets quand il y a un nouveau personnage qui parle ?

5. Le lexique

Si tu ne sais pas comment un mot s’écrit, pense à un mot de la même famille (lit, literie), essaie de le mettre au féminin… et, plus sûrement, cherche dans le dictionnaire.

La place du lexique

Pour tenter de combler quelques lacunes dans ce domaine, nous avons testé avec plusieurs collègues de ce groupe l’usage d’une liste de mots-contrat individuelle. Lors de la correction des copies de toutes natures, je signale sur chacune d’elles trois mots usuels qu’ils doivent recopier sur cette fiche. Je les recopie moi-même sur un cahier où deux pages sont consacrées à chaque élève. Au bout de quelques temps, l’élève a dû recopier et mémoriser l’orthographe de plusieurs mots qui sont dictés par l’enseignant. Je vérifie également l’écriture de ces mots à la lecture des rédactions : chaque erreur sur ces mots appris est sanctionnée d’un demi-point.

Parallèlement à cette liste personnelle de mots, des listes de mots-clés (qui ouvrent la serrure de la bonne orthographe…) sont à apprendre : il s’agit essentiellement de mots invariables ( adverbes, locutions, prépositions…) dont la connaissance est évaluée comme précédemment.

L’usage du dictionnaire a été plus systématique que les autres années. La classe s’est dotée de 15 dictionnaires, soit un peu plus d’un dictionnaire pour deux élèves. Les premiers cours en demi-groupes ont été consacrés à l’utilisation des dictionnaires avec des jeux par groupes de deux : réciter le plus vite possible l’alphabet, deviner le sens des abréviations, chercher le plus rapidement possible un mot…. Les fiches pédagogiques d’activités Robert ont été également utilisées pour la recherche de synonymes, de l’étymologie, des mots de la même famille… En outre, à chaque cours, est désigné « Monsieur ou Madame Dico » qui devra chercher l’orthographe ou la définition des mots rencontrés dans les textes ou les consignes et qui posent problème à la classe. Enfin, l’usage du dictionnaire est encouragé pendant les rédactions. Bien évidemment, l’objectif de tout ceci est que l’élève ait de plus en plus le réflexe d’utiliser le dictionnaire et d’y vérifier l’orthographe des mots dont il doute.

Enfin, je me suis arrêtée, dès que l’occasion s’en présentait, sur l’orthographe des mots, ne me contentant pas d’expliquer son sens comme je le faisais le plus souvent dans les études de texte, mais en ayant un recours plus systématique à l’étymologie, aux familles de mots. Là aussi, les remarques effectuées ne sont pas toujours liées à l’étude « littéraire » en cours et sont parfois décrochées des principaux objectifs de la séquence ; mais elles permettent aux élèves d’avoir le réflexe d’interroger la langue dès qu’un mot dont la graphie est inconnue apparaît. De plus, j’ai pu ainsi aborder des points que je laissais d’habitude de côté, comme par exemple l’origine de certains accents circonflexes, l’orthographe des mots féminins en -té…Cette attention portée à l’étymologie des mots et à leur famille a été accrue dans deux séquences : celle portant sur les récits des origines (exercices sur les mots « genèse », « bible », sur les mots issus de la bible…) et celle sur L’Odyssée (exercices sur les noms de la semaine, sur les racines grecques…).

Les règles ont été le plus souvent formulées à partir de l’observation d’un texte, en particulier des productions des élèves.

Comme tous les collègues du groupe de recherche, j’ai essayé d’une part d’évacuer un langage grammatical trop abstrait, d’autre part de privilégier les comptines et moyens mémo-techniques. Par exemple, dans la phrase « les élèves sont fatigués », on ne passe plus par l’étude de la nature et de la fonction : il s’agit d’un participe passé employé comme adjectif qualificatif, attribut du sujet, s’accordant donc avec celui-ci… mais par une question : « qui est fatigué ? les enfants donc « fatigué » prend un s ». Certains bons élèves interviennent alors pour formuler les règles « classiques » qu’ils ont assimilées comme « un adjectif s’accorde toujours en genre et en nombre avec le nom auquel il se rapporte ». A plusieurs reprises, ils expriment l’idée que mes explications sont « bébé, voire bébêtes », d’où l’habitude de donner souvent deux « versions » d’une même règle en leur disant que les deux formulations marchent et que je leur laisse choisir celle qui leur semble la plus facile à comprendre et à mémoriser.

Néanmoins, certaines formulations ou listes sont unanimement adoptées et appliquées dans la classe.

Quelques exemples :

- On met une cédille devant a, o, u ; autrement ça fait cacocu.

- Quand il y a « tu », il y a « s ».

- Les, des, mes, tes, ses, nos, ces, plusieurs, quelques sont contagieux : ils donnent leur s à ce qui suit.

- Quand il y avoir et être (« elle a été enlevée »), on prend la règle avec être car il est plus important d’être que d’avoir.

- Pour retenir les prépositions : Adam part pour Anvers avec 100 sous sur lui (à dans par pour en vers avec sans sous sur)

Comme beaucoup de ces règles qui visent une simplification, elles omettent une partie de la réalité : par exemple il n’y a pas s à l’impératif présent du 1° groupe ou quelque n’est pas toujours au pluriel. Mais dans la mesure où ces petites règles permettent de limiter un grand nombre de fautes, je choisis de les donner : je serai bien heureuse si mes élèves ne faisaient des fautes qu’aux exceptions. De plus, ils auront encore trois années au collège pour les aborder. J’ai donc choisi délibérément de n’étudier le plus souvent que les principales régularités de l’orthographe, laissant de côté exceptions et cas particuliers. Par exemple, dans le cadre de l’apprentissage des conjugaisons, je délaisse la conjugaison des verbes en -indre et -soudre au présent de l’indicatif, préférant consacrer plus de temps aux verbes plus usités et plus réguliers.

En ce qui concerne la mémorisation, elle est favorisée par la répétition fréquente de ces règles en classe et en chœur. Elle est parfois évaluée dans une question d’un devoir de langue. Ces formules ont été notées au fur et à mesure des cours où elles ont été trouvées. Il aurait été préférable de les lister sur une feuille à part qui aurait constitué une sorte de pense-bête de ces petits « trucs ».

La clé de la substitution fait partie de ces astuces que les élèves adoptent facilement, car elle ne nécessite pas d’apprentissage par cœur et donne assez rapidement des résultats.

Quelques rappels de ces substitutions bien connues, mais utiles pour distinguer des homophones :

- à /a :quand on peut remplacer par avait, on écrit a.

- et/est/es : quand on peut remplacer par était, on n’écrit jamais et.

- ou/où :quand on peut remplacer par ou bien, on écrit ou.

- la /là : quand on peut remplacer par ici, on écrit .

- on /ont : quand on peut remplacer par Léon, on écrit on.

- Ses /ces : quand on peut remplacer par les siens ou les siennes, on écrit ses.

- Mes/mais : quand on peut remplacer par tes, on écrit mes.

- Son / sont : quand on peut remplacer par étaient, on écrit sont.

etc.…

J’ai utilisé le même tableau que celui-ci proposé pour repérer les fautes dans les tests d’évaluation initiale. Je l’ai complété pour chaque élève en relevant des erreurs commises dans les devoirs de lecture, dans des copies, dans des rédactions. M’appuyant sur ces deux tableaux, j’ai pu alors proposer aux élèves en demi-groupes des exercices individuels.

Certains ont travaillé sur des homophones qui n’ont pas été étudiés par l’ensemble de la classe et qui leur posaient problème comme c’est/s’est/ces/ses/ sais/sait.

D’autres ont repris certaines règles d’accords sujets-verbes ou se sont penchés sur la formation des participes passés en -i. A chaque fois, nous avons essayé de partir de l’observation de quelques phrases pour trouver une solution que l’élève devait ensuite appliquer dans des exercices effectués le plus souvent dans le Zéro Faute (Scodel-Nathan) ou dans des exercices photocopiés empruntés à différents livres d’orthographe.

De plus, de temps en temps, mais pas assez régulièrement à mon avis, je faisais observer à l’élève son tableau de suivi individuel ainsi que l’évolution des pourcentages de correction de ses copies.

Je me suis efforcée de varier les exercices proposés. En plus des habituelles dictées et exercices à trous, j’ai proposé les exercices suivants : dictée à choix multiples, mots croisés, ou fléchés, recherche d’intrus…

J’ai profité de l’organisation en demi-groupes pour stimuler la «compétition ». Par exemple chaque groupe a préparé des exercices à trous sur des homophones lexicaux : mettre/m’être/mètre/maître ; conte/ comte/compte etc.… (Les homophones utilisés étaient réintroduits plus tard dans des dictées). Cet exercice fabriqué par deux élèves devait constituer un court texte cohérent, amusant si possible. Il était d’abord proposé à l’ensemble du groupe et éventuellement amélioré, puis effectué par les élèves de l’autre groupe. Cet échange a stimulé les élèves qui cherchaient à « piéger » leurs camarades et à améliorer leur orthographe pour que leur groupe soit capable de réussir les exercices proposés. En revanche, ce travail nécessite plusieurs séances d’une heure et il faut veiller à ce que les groupes soient équilibrés comme dans l’activité qui suit.

Toujours dans le même esprit, j’ai proposé assez régulièrement des compétitions de conjugaison. Chaque rang constitue une équipe qui choisit son nom. Le professeur pose des questions de conjugaison à un membre de chaque équipe à tour de rôle, du type : « crier, passé simple : je… ». L’élève doit donner la bonne forme et épeler au besoin le verbe en un temps de sablier. S’il fait une erreur, c’est 0 pour l’équipe. S’il ne donne pas de réponse, l’équipe suivante peut répondre. Si la réponse est juste, un point est inscrit au tableau. Tout élève qui souffle, qui coupe la parole ou conteste fait perdre un point à son équipe. Au bout d’une demi-heure, on fait les totaux des points obtenus par les équipes.

Dernier exercice, qui n’a rien de novateur quant à son contenu (seule la présentation varie, de manière à rendre le travail orthographique plus ludique) : il s’agit d’élire « le meilleur chasseur de fautes ». On distribue aux élève un texte contenant vingt erreurs. Les élèves doivent les repérer en les entourant en rouge (la couleur du professeur…) et les corriger dessous. Ils ont le droit d’utiliser le dictionnaire, les cours ou livres de grammaire et d’orthographe. Après une demi-heure, on projette le texte fautif sur le tableau. Les élèves viennent à tour de rôle corriger les erreurs et surtout expliquer à leurs camarades comment ils ont procédé. Chaque faute repérée vaut un point, chaque faute correctement corrigée aussi : est élu « meilleur chasseur de fautes » celui qui obtient le meilleur score sur 40. Pour faciliter le travail et éviter autant que possible qu’ils voient des fautes là où il n’y en a pas, on indique au préalable le nombre de fautes introduites dans le texte et on peut éventuellement compliquer la notation en enlevant 1 point pour toute forme entourée alors qu’elle est juste.

J’ai d’abord testé cette activité sur des groupes de deux élèves : un « bon » et un « plus faible ». Chacun devait chasser les fautes de l’autre dans un passage de dix lignes de la copie du voisin. Ainsi, l’élève plus à l’aise avait beaucoup de fautes à corriger et l’élève en difficulté peu de fautes. Certains groupes étaient composés de deux élèves « moyens », toujours pour équilibrer le travail. Ce dispositif permet parfois une entraide entre les élèves : un élève explique à l’autre où est l’erreur et comment la corriger. En revanche, le temps d’organisation est assez lourd et la formulation de la recherche et de la méthode de correction n’est pas toujours explicite contrairement à l’exercice précédent.

Ces exercices m’ont parfois paru trop faciles, voire puérils. Mais il me faut reconnaître qu’ils ont plusieurs intérêts : rendre l’apprentissage plus ludique, solliciter les connaissances des élèves de façon plus variée et revenir sur des points qui, en fait, n’étaient pas acquis. J’ai en effet souvent constaté que je considérais comme acquis des points qui ne l’étaient pas, comme l’identification d’un verbe ou d’un adjectif ou encore la reconnaissance des groupes verbaux. Cette prise de conscience aura été un des points bénéfiques de ce travail et a été accentuée par le travail effectué en « soutien ».

Dans un premier temps, il a fallu convaincre les élèves que cette heure présentait pour eux une chance, l’opportunité de s’améliorer, et non pas une punition qui viendrait sanctionner leurs faiblesses.

Dans ce but, je n’ai jamais donné de travail à la maison : les apprentissages des règles ou des conjugaisons s’effectuaient en classe, souvent en chœur comme on le fait pour un refrain. J’ai aussi noté des exercices très faciles et bien réussis par ce groupe d’élèves en difficulté, et comptabilisé ces résultats dans la moyenne trimestrielle pour les encourager à fournir des efforts. Enfin, dès qu’en classe entière nous rencontrions un point vu en soutien, j’ai demandé à l’un des élèves du groupe de l’expliquer à l’ensemble de la classe, pour valoriser ses connaissances récemment acquises. Dans l’ensemble, les élèves sont venus volontiers, d’autant plus que le petit nombre d’élèves et le côté ludique des activités ont créé une ambiance détendue.

Pour travailler sur la lecture rapide et les paronymes, j’ai utilisé les jeux des clics-clacs et de la recherche de l’intrus, proposés dans les premiers chapitres du manuel Lire à loisir, 6°, Nathan. Les élèves suite à cet exercice sont amenés à écrire des phrases avec des paronymes. (ex : la lune éclaire la dune / dans la foule, roule en boule un personnage déguisé en goule…)

Le but est de faire prendre conscience que la confusion de sons amène une confusion de sens et d’introduire un travail sur la correspondance phonie/graphie. Des extraits des Mots tordus de Pef sont utilisés dans le même but.

Quelques confusions repérées dans les copies font ensuite l’objet d’études, en général un quart d’heure ou une demi-heure par séance. En effet, consacrer toute la séance à l’étude de la transcription d’un son semblait trop fastidieux. Il est regrettable que ce travail n’ait pas été élaboré avec les deux orthophonistes qui suivaient deux enfants dyslexiques sur quatre. En revanche, possédant deux bilans, je me suis appuyé sur les difficultés repérées pour choisir en priorité l’étude de tel ou tel son.

Dans le temps restant, les travaux ont été divers. Il s’agissait de revenir sur des points vus en cours posant problème, comme sur les terminaisons verbales en [e], ou sur des lacunes repérées lors du travail proposé en classe entière. Par exemple, alors que nous révisons la conjugaison du présent de l’indicatif, je m’aperçois que la notion de groupes verbaux n’est pas acquise. Nous y revenons donc en soutien à l’aide des exercices proposés ans l’ouvrage Ecrire Sans fautes, Niveau Collège.

Le travail de reprise des copies est souvent proposé. Il s’agit de reformuler des phrases peu claires à l’origine, de travailler la ponctuation erronée de certains paragraphes, de chercher à corriger certaines fautes en essayant de verbaliser ce qui a amené l’élève à l’erreur. Ces dialogues m’ont semblé suffisamment intéressants pour en retranscrire ici quelques uns.

Situation 1

Dans le cadre d’un travail sur les familles de mots et de l’observation de l’orthographe du radical, un élève, de niveau correct, lève le doigt :

« - Madame, je ne peux pas vérifier certains mots.

- Pourquoi ?

- Parce que ce sont des verbes.

- Ce n’est pas un problème.

- Si, les verbes ne sont pas dans le dico, je le sais, c’est mon instit qui me l’a dit. »

Il a fallu lui prouver que les verbes étaient présents car il doutait de ma parole tant sa conviction était forte. Certaines habitudes s’expliquent ainsi par la croyance très forte à un message ou à un enseignement dont on n’a retenu qu’une partie, l’instituteur en question ayant dû dire que les formes conjuguées des verbes ne figuraient pas dans le dictionnaire mais seulement les infinitifs.

Situation 2

Après des révisions en classe entière de la conjugaison du présent de l’indicatif et un cours de soutien sur les différences entre les groupes, un élève continue à faire des fautes telles que : il coure. Pourtant, il récite les terminaisons des trois groupes sans se tromper et semble capable de déterminer à quels groupes appartiennent les verbes proposés. Alors que je le questionnais pour chercher à comprendre ce qui « bloquait », il finit par me dire qu’il conjugue courir ainsi « parce que courir, c’est facile ». Je le pousse à m’expliquer ce qu’il veut dire par là. Il déclare alors : « Quand c’est facile à faire, je conjugue comme les verbes du premier groupe, car ils sont faciles et que c’est ceux qu’on prend tout le temps. » Il conjugue donc des verbes du 2ème ou du 3ème groupe avec des terminaisons du 1er, si les actions qu’ils expriment sont faciles à réaliser pour lui ou fréquentes dans son quotidien.

Ce processus n’est peut-être pas systématique mais possède sa propre logique et semble expliquer des fautes persistantes alors que l’élève possède des connaissances suffisantes pour ne plus les commettre.

Situation 3

Un élève continue à écrire il a manger alors que nous sommes en train de reprendre le travail sur é/er. A chaque passé composé proposé dans l’exercice, il écrit ainsi toujours le participe avec er. Quand je le lui fais remarquer, il me dit :

« - Ce n’est pas logique d’écrire -é car le passé composé, il sert bien à une action qui est finie ?

- Oui, et alors ?

- Eh bien, on devrait mettre alors l’infinitif car l’infinitif c’est la forme du verbe qui ne bouge pas. »

Cet exemple et le précédent prouvent donc que les fautes ne sont pas toujours dues à un manque de réflexion, mais parfois à la mise en place d’une autre « logique ».

Situation 4

Un élève a une attitude assez négative en soutien et rechigne à corriger des erreurs. Alors que je l’interpelle sur son manque d’énergie, il dit :

« - Madame, j’arrive pas à corriger les fautes entourées.

-As-tu essayé de t’aider de ta fiche de relecture ?

- C’est pas possible.

-Pourquoi ?

- Parce que je suis nul en orthographe.

- Tu n’es pas nul.

- Si, et d’ailleurs c’est de famille.

- C’est à dire ?

- Ma mère est nulle aussi.

- Et alors ? Même si c’est vrai, ça ne t’empêche pas de faire des efforts et d’essayer de progresser. Je suis là pour t’aider.

- Ben non, ma mère, c’est une femme bien. »

Déconcertée par sa réponse, je lui propose quelques instants plus tard de laisser de côté la correction puisque c’est difficile et de s’entraîner plutôt à m’écrire un paragraphe qui pourrait porter sur sa mère et m’expliquer pourquoi il l’admire. La séance d’après, nous le lisons ensemble et je lui demande si sa mère est une femme bien parce qu’elle est nulle en orthographe ou pour toutes les raisons énumérées dans son texte. Pas de réponse. Toujours est-il que quelques temps plus tard, il ne refuse plus de jouer le jeu et cherche à corriger ses fautes. Tout se passe comme s’il s’était autorisé à travailler ce domaine.

Situation 5

Je rends une copie à une élève en la félicitant sur ses progrès :

« - Bravo ! Tu as bien appliqué les règles que nous venons de réviser : tu as fait beaucoup moins de fautes.

- C’est pas ça madame : j’ai un nouveau stylo à encre violette : ça me donne envie de travailler… »

Ces quelques exemples montrent que la source de l’erreur ne se situe pas forcément où l’on croit. Une grande part de motivation et d’affectif semblent y prendre place et nous échapper. De plus, les élèves commettent parfois des erreurs non pas parce qu’ils ne réfléchissent pas ou parce qu’ils n’ont pas de connaissance, mais apparemment, parce qu’une partie de ces connaissances est erronée ou parce qu’ils substituent au raisonnement canonique une logique interne et souvent complexe qu’ils ont créée. Ils semblent appliquer du sens là où il n’y en a pas forcément.

L’évaluation de l’orthographe ne porte pas que sur les exercices purement orthographiques. Dans les analyses de textes, les rédactions, des points sont systématiquement attribués à l’orthographe (en général deux points sur des domaines en cours d’étude comme la conjugaison d’un temps par exemple et un point sur les mots-clés et mots-contrat).

Il arrive souvent que les fautes d’orthographe soient entourées dans les copies sans être corrigées. L’élève doit alors corriger les erreurs signalées dans un passage délimité et il obtient alors une note d’orthographe à partir du pourcentage de nombres de fautes correctement corrigées . La longueur du passage dépend du niveau de l’élève.

100% de fautes corrigées = 20 50% =10

90 % =18 40 % = 8

80% = 16 30 % = 6

70 % = 14 20 % = 4

60 % = 12 10 % = 2

Les élèves adhèrent bien à cette façon d’évaluer, un peu fastidieuse pour l’enseignant, mais qui semble bien prendre en compte les efforts fournis et les progrès éventuellement effectués.

Quant aux exercices types, j’ai noté régulièrement les exercices à trous proposés, non qu’ils soient significatifs, mais parce qu’ils sont faciles à réussir et encouragent donc les élèves les plus en difficulté. Quand j’ai évalué les exercices de réécriture plus délicats, je les ai souvent couplés avec des dictées de mots-contrats ou mots-clés.

Enfin, dans les dictées, la notation est découpée en plusieurs parties: en général 10 points ou plus sur des points dont l’étude est en cours (l’accord des participes passés par exemple) et 10 points sur les autres problèmes orthographiques qui n’ont pas été encore abordés en classe. Le but de cette notation est de permettre aux élèves faibles en orthographe d’obtenir la moyenne ou de s’en approcher s’ils ont assimilé les points vus en classe, sans être trop lourdement pénalisés en ce qui concerne leurs lacunes. Tous ces choix s’expliquent par la volonté de dédramatiser la notation de l’orthographe et de valoriser les compétences des élèves.

B-4. Evaluation finale et conclusions

1.Dictées

Dictées septembre : 21% fautes

Dictées mai : 10.5 % fautes

Les progrès effectués sont donc de 50 % dans cet exercice.

On notera que cette marge de progrès est variable selon les élèves puisque :

2.Rédactions

Rédactions septembre : 17.5 % fautes

Rédactions mai : 8 % fautes.

Les progrès effectués sont donc de 54 % pour les productions écrites sur des rédactions un peu plus longues (170 mots en moyenne pour la première, 215 mots pour la seconde).

Là aussi, les progrès varient beaucoup selon les élèves.

La moyenne des progrès effectués sur les deux exercices (% de fautes en moins) sur vingt six élèves est donc de 52.5 %.

Ce tableau propose une autre présentation des progrès effectués :

Répartition des élèves en fonction de leur nombre de fautes

 

Sept/Oct 2003

Mai 2004

de 0 à 10 fautes

2

3

de 10 à 20 fautes

3

6

de 20 à 30 fautes

7

9

de 30 à 40 fautes

5

6

de 40 à 50 fautes

3

1

de 50 à 60 fautes

3

0

de 60 à 70 fautes

0

0

de 70 à 80 fautes

1

0

de 80 à 90 fautes

0

1

de 90 à 100 fautes

1

0

+ 100 fautes

1

0

1. Fautes de lexique : 198 fautes soit 29 %

Leur nombre diminue par rapport à la première évaluation mais les fautes lexicales restent encore les plus fréquentes.

2. Fautes d’accord : 152 fautes soit 22 %

Pluriel : 22 % Accords sujet-verbe : 20 %

Accords adjectifs-noms : 51 % Participes passés : 7 %

Dans cette catégorie, les fautes d’accords adjectifs-noms occupent une place beaucoup plus importante, peut-être parce que les élèves en emploient plus qu’en début d’année.

  1. Les formes verbales en [e] : 115 fautes soit 17 %

  2. Les conjugaisons : 82 fautes soit 12 %

    On remarquera une diminution des fautes sur les présents de l’indicatif et de l’impératif ( 5 %). En revanche, le passé simple est encore très « difficile » : 76 % des fautes.

     

  3. Les homophones grammaticaux : 66 fautes soit 10 %

    Les progrès dans ce domaine sont très variables selon les points étudiés. Les homophonies à/a/as, et/est/ai, ont/on, son/sont ne sont plus guère fautifs. En revanche, ces/ses/s’est/c’est et ce/se continuent à poser problème.

  4. La ponctuation : 56 fautes soit 8 %

La ponctuation n’occupe plus que la sixième place alors qu’elle posait particulièrement problème en début d’année. C’est certainement le point sur lequel les élèves ont le plus progressé.

7. Correspondance phonie/graphie : 17 fautes soit 2 %

Pour conclure, on peut se demander quels élèves ont le plus progressé. S’il est difficile d’établir un véritable « profil », on peut néanmoins faire quelques remarques :

Parallèlement aux évaluations finales, quelques constats s’imposent.

Les élèves se sont impliqués dans les travaux proposés et paraissent accorder plus d’importance à l’orthographe qu’au début de l’année. Ils ont semblé apprécier l’aspect ludique de certains exercices et consacrent plus de temps à se relire. Enfin et surtout, ils écrivent avec plus de facilité.

En revanche, deux problèmes restent entiers :

- La classe réussit assez bien dans un domaine lorsque la difficulté vient d’être étudiée. Mais, si cette même difficulté est posée dans une dictée par exemple, quelques mois plus tard, ils commettent à nouveau les mêmes erreurs que par le passé. Cet échec s’explique en partie par la difficulté qu’ils éprouvent à se concentrer sur plusieurs points en même temps. Peut-être faudrait-il proposer plus souvent des révisions des points abordés ce qui en limiterait bien évidemment le nombre. Cette remarque prouve aussi que certains automatismes ne sont pas encore acquis.

- Trois élèves n’ont pas appris les mots-contrat ou les mots-clés et continuent à faire des fautes à des mots usuels étudiés. Manque de motivation pour la scolarité et l’orthographe en particulier, problèmes de concentration et de mémorisation ? En tous cas , il faut reconnaître que le travail lexical entrepris n’a pas été efficace pour eux et qu’ils n’ont guère fait de progrès dans ce domaine. A noter que les élèves dyslexiques ont, quant à eux, appris ces mots alors que cet apprentissage était difficile pour eux.

Quelques pistes et remarques supplémentaires

- Une prise de conscience : je considérais comme acquis de nombreux points orthographiques, alors qu’ils étaient mal assimilés, voire n’avaient jamais été étudiés.

- Enfin, j’ai souvent constaté qu’un élève qui savait que son texte allait être affiché ou lu par un camarade, portait plus d’attention à la clarté de son texte et à son orthographe. Donner au texte un autre destinataire que le professeur semble inciter l’élève à être plus exigeant sur la présentation, la correction de la langue. Il faudrait donc multiplier les dispositifs qui permettent de faire lire les productions de nos élèves (articles de journaux, expositions…)

Deux petits mots pour la fin…

Un plaisir précieux 

J’ai apprécié les échanges avec M. Desvaux et mes collègues de l’action recherche, qui en toute simplicité m’ont communiqué leurs expériences, doutes et réflexions. Chaque réunion m’a apporté une nouvelle motivation, des idées et l’envie d’échanger encore plus sur nos pratiques de classe dans tous les domaines.

Un petit message à l’adresse de mes collègues de lettres 

Avant ce travail, j’avais le sentiment confus que, si un élève avait des difficultés en expression écrite et des lacunes en orthographe, c’était « trop tard » et que ces apprentissages appartenaient à ceux qui devaient être impérativement acquis à la sortie de primaire. J’avais l’impression d’être assez impuissante et que mon travail dans ces domaines était peu efficace.

Les relevés chiffrés montrent pourtant que tous les élèves de 6ème progressent, encore plus lorsque l’on échange des outils et que l’on partage une réflexion sur notre enseignement. Or, nous n’en avons pas toujours conscience. Voilà qui devrait nous inciter à échanger le fruit de notre travail, à ne pas céder à la tentation de baisser les bras et à ne pas croire, comme le font souvent nos élèves, qu’ « être mauvais en orthographe est une fatalité » contre laquelle on ne peut pas agir.

BENEDICTE ASTIC, Professeur de Lettres Modernes