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ANTIGONE, d'ANOUILH
Une tragédie du XXème siècle

Cette séquence a été réalisée par M. Franck LEGAUD, professeur agrégé de Lettres Modernes pour ses élèves de 3ème du collège Françoise Dolto, à Saint Andiol (13).

=> Séquence VII intervenant après une séquence à visée argumentative sur le problème de la peine de mort (construite à partir du Dernier Jour d’un condamné de Victor Hugo et de textes du XXe siècle).

SÉQUENCE VII : ANTIGONE, D’ANOUILH

UNE TRAGÉDIE DU XXe SIÈCLE

(lecture en œuvre intégrale)



Objectifs :

  • Etudier les moyens mis en œuvre par l’auteur pour réactualiser et désacraliser le mythe antique.
  • Analyser la spécificité du langage théâtral.
  • Maîtriser la conjugaison et les emplois du conditionnel.
  • Reconnaître et employer les subordonnées de condition, de cause et de conséquence.
  • Rédiger un dialogue de théâtre.
  • Faire comprendre le rôle de la mise en scène dans l’interprétation d’une pièce.
  • Jouer une scène.

 

Description de la séquence:

* SEANCE N 1: LECTURE

1 Contrôle.
2 Présentation de l’auteur et de son œuvre.

 

* SÉANCE N°2 : LECTURE

1 La structure de la pièce (travail de synthèse présenté en classe par des élèves). (1)

2 Support : le Prologue (pages 9 à 13, du début de la pièce jusqu’à " Le Prologue disparaît aussi. ").

(1) Document distribué aux élèves pour réaliser la synthèse demandée

  1. Quels repères permettent traditionnellement de dégager la progression dramatique d’une tragédie classique ? La tragédie d’Anouilh comporte-t-elle des interruptions et des divisions ?
  2. Relevez les didascalies qui indiquent les entrées et les sorties des personnages au fil de la lecture. Quel effet produisent les temps verbaux utilisés ?
  3. En vous fondant sur les entrées et les sorties des personnages, découpez la pièce en parties et en " scènes ". Donnez-leur un titre et indiquez les pages qui les délimitent quand cela n’a pas été fait dans le schéma suivant :

Partie I : Le Prologue, p. 9-13.

Partie II : Vers le drame, p. 13-53.

Scène 1 : Etranges confidences d’Antigone à sa nourrice, p. 13-21

Scène 2 : …………………………………………………………………………………………………

Scène 3 : Dernières recommandations d’Antigone à sa nourrice, p. 31-36.

Scène 4 : ………………………………………………………………………………………………….

Scène 5 : L’irrémédiable est déjà accompli, p. 45-46.

Scène 6 : ………………………………………………………………………………………………….

Premier commentaire du chœur : …………………………………………………….…., p. ……….

Partie III : La tragédie est nouée, p. …………

Scène 7 : Antigone aux mains des gardes, p. 55-60.

Scène 8 : ………………………………………………………………………………………………….

Scène 9 : ………………………………………………………………………………………………….

Scène 10 : Coup de théâtre : Ismène veut mourir avec sa sœur, p. 97-99.

Nouvelle intervention du chœur : l’impuissance de Créon, p. ………………………………………..

Partie IV : Le destin en marche, p. ………..

Scène 11 : Père et fils, p. …………………………………………………………………………………

Scène 12 : ………………………………………………………………………………………………..

Scène 13 : Dialogue de sourds entre le garde et Antigone, p. 106-117.

Nouvelle intervention du chœur : …………………………………………………………., p. ………

 

Partie V : Dénouement, p. …………

Scène 14 : ………………………………………………………………………………………………..

Scène 15 : ………………………………………………………………………………………………..

Dernière intervention du chœur : une tragédie absurde, p. ……………………………………………

4) A quel moment la pièce débute-t-elle vraiment ? Quel indice le signale ?
5) Qui intervient pour ponctuer les tournants dramatiques de la pièce ?
6) Observez le nombre de scènes par partie : que constatez-vous ?
7) Quelles sont les scènes les plus longues ? A quoi correspondent-elles ?
8) Quelle est la partie la plus resserrée ? Quel est l’intérêt dramatique de cette concentration ?
9) Montrez qu’Anouilh respecte la règle des trois unités de la tragédie classique : en relevant les indices temporels, dites combien d’heures dure l’action de pièce. Où se déroule l’action représentée sur la scène ? Sur quel événement la tragédie est-elle centrée ?

 

* SÉANCE N°3 : CONJUGAISON

Support : Antigone et sa nourrice (pages 17 à 20, de " LA NOURRICE, éclate. " jusqu’à " …ce matin. ") :

La conjugaison et les emplois du conditionnel.

 

* SÉANCE N°4 : LECTURE COMPAREE

1 Tableau de présence des personnages (travail de synthèse présenté par des élèves)(1)

2 Support : étude comparée d’un extrait de la pièce d’Anouilh (pages 64 à 70, de Créon et Antigone sont seuls… " jusqu’à " …l’un en face de l’autre. ") et de l’extrait correspondant de la pièce de Sophocle  (pages 62 à 65 de l’édition Bordas, de " CRÉON, tourné vers Antigone… " jusqu’à " …femme ne régnera. ") : le début de l’affrontement tragique entre Créon et Antigone.

(1)Document distribué aux élèves :

Remplissez le tableau de présence des personnages, en signalant par une croix leur présence et par une astérisque leur prise de parole puis répondez aux questions qui suivent :

 

Personnages par ordre d’apparition

Antigone

Nourrice

Ismène

Hémon

Créon

Page

Gardes

Choeur

Messager

Scène 1

x *

x *

             

Scène 2

                 
                   
                   
                   
                   
                   
                   
                   
                   
                   
                   
                   
                   
                   
                   

Questions :

  1. Quel personnage est présent le plus souvent ? Pourquoi ?
  2. A partir de la présence de ce personnage sur scène, précisez quels sont les trois grands moments de l’action ? Que représentent-ils ?
  3. Dans quelle scène les personnages sont-ils les plus nombreux ? A quoi correspond cette scène ?
  4. Combien de personnages figurent le plus souvent dans chaque scène ? Quel est l’eefet produit ?
  5. Quel personnage a le plus long temps de parole ? De présence ? Pourquoi ?
  6. Quel personnage a le plus court temps de parole ? De présence ? Pourquoi ?

* SÉANCE N°5 : GRAMMAIRE ET ÉCRITURE

Support : un geste absurde (pages 70 à 73, de " CRÉON, murmure, comme pour lui. " jusqu’à " Oui, c’est absurde ! ") :

L’expression de la condition.

Sujet : rédigez un dialogue théâtral d’environ trente lignes entre Ismène et Créon, dans lequel la jeune fille cherchera à convaincre son oncle de laisser la vie sauve à Antigone. (14 points)

Consignes

1 Ismène et Créon donneront, chacun, au moins trois arguments.

2 Vous emploierez et soulignerez quatre subordonnées de condition, dont deux avec une principale au conditionnel présent et deux avec une principale au conditionnel passé. (6 points)

 

* SÉANCE N°6 : LECTURE

1 Support : le choix tragique (pages 76 à 83, de " CRÉON, la regarde… " jusqu’à " …Créon la regarde. ").

2 L’évolution d’Antigone et de Créon (pages 65 à 97) : qu’est-ce qui les oppose sur le plan humain, social, politique ? position défendue ? arguments de l’un et de l’autre ? (travail de synthèse présenté en classe par des élèves) (1)

(1) Document distribué aux élèves :

Afin de mettre en évidence tout ce qui oppose Antigone et Créon, remplissez le tableau suivant puis répondez aux questions qui suivent :

Antigone

Créon

Plan humain

(âge, sexe)

   

Plan social

(fonction, statut)

   

Plan politique

(rôle, idées)

   

Position défendue

   

Arguments

d’ordre affectif

   

Arguments

d’ordre logique

   

Arguments

d’ordre politique

   

Bilan

 

   

Questions :

  1. Quel personnage parle le plus ? Pourquoi ?
  2. A quels indices remarque-t-on qu’il cherche à se justifier ?
  3. Créon parvient-il à ébranler la position d’Antigone ? Si oui, par quel argument ?
  4. Quelle progression voit-on se dessiner dans l’argumentation d’Antigone ?
  5. Quel registre de langue Créon emploie-t-il pour frapper l’imagination de la jeune fille ?
  6. Etudiez l’évolution du ton des personnages à partir des didascalies, de la ponctuation et des paroles mêmes de ces personnages.
  7. Etudiez les mouvements d’Antigone : comment suggèrent-ils la progression dramatique ?

 

* SÉANCE N°7 : GRAMMAIRE-SYNTAXE

Support : le " oui " de Créon et le " non " d’Antigone (pages 78 à 81, de " Un matin… " jusqu’à " … de payer maintenant ! ") :

L’expression de la cause et de la conséquence.

 

* SÉANCE N°8 : ÉVALUATION FINALE (LECTURE ET LANGUE)

Supports : 1) le dénouement (pages 117 à 123, à partir de " LE CHŒUR, entre soudain. ") : contrôle de lecture et de langue.
2) la fille de l’orgueil d’Oedipe (pages 67 à 68, de " Si j’avais été… " jusqu’à " …au contraire. ") : dictée sur le conditionnel.

 

* SEANCE N°9 : EVALUATION FINALE (ÉCRITURE)

Rédiger une scène de conflit à partir d’une situation donnée.

Sujet : Le troyen Pâris, fils du roi Priam, a enlevé Hélène, la femme du roi grec Ménélas. La Grèce en armes est venue réclamer la jeune femme. Si Priam est prêt à se battre pour la garder, Hector, l’autre fils de Priam et le mari d’Andromaque, vient de rentrer de guerre avec une armée victorieuse et n’aspire plus qu’à la paix.

Dans un dialogue théâtral d’une trentaine de lignes au minimum, chacun des deux personnages défendra sa position en développant au moins trois arguments. (14 points)

Consignes

  1. Vous introduirez dans votre dialogue des didascalies nous renseignant sur le jeu des acteurs. (1 point)
  2. À la manière d’Anouilh, vous emploierez quelques expressions familières et/ou anachroniques, afin de moderniser le mythe antique. (1 point)
  3. Vous soulignerez en vert deux subordonnées de cause et en rouge deux subordonnées de conséquence. (4 points)

 

* SÉANCE N°10 : LECTURE DE L’IMAGE

Supports : photographies prises lors de trois représentations théâtrales (celles d’André Barsac au théâtre de l’Atelier en 1944, celle du festival de Mers El-Kébir en 1959, celle de Jean Menaud au Vingtième Théâtre en 1998) :

Comprendre l’importance de la mise en scène.

 

* SÉANCE N°11 : ORAL

Activités (au choix) :
a) jouer une scène d’Antigone.

b) jouer la scène écrite par les élèves.

c) mettre en scène le procès d’Antigone (distribuer les rôles des différents acteurs ; imaginer le réquisitoire de l’avocat général, les témoignages, les réponses de l’accusé, la plaidoirie de l’avocat de la défense, la délibération des jurés, le verdict du juge ; réfléchir aux éléments du décor et au jeu des acteurs).

 

=> En prolongement, lecture personnelle d’Œdipe ou le Roi boiteux de Jean Anouilh ou des Crocodiles ne pleurent plus de Guillaume Le Touze (sur le problème de l’apartheid en Afrique du Sud).