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Cette séquence, qui exploite une planche de Bande dessinée pour développer des compétences de lecture et d'écriture, a été réalisée par Gaëlle LOPEZ, Certifiée de Lettres Modernes, qui enseigne au Collège Diderot de Sorgues, classé ZEP. Elle a été exploitée avec des élèves d'une classe de 4ème.

 

I - Objectifs


- Comment, par l'intermédiaire de l'image, peut-on vérifier rapidement l'apprentissage d'une notion comme, par exemple, la séquence narrative en classe de quatrième?
- Comment ce même travail sur l'image peut-il devenir le support d'une expression écrite ?

 

II - Supports

- Extrait des Enfants de l'Ombre de R. Barjavel (depuis " Paul, sa bicyclette à la main s'engagea dans la passerelle et la sentit frémir sous son pied " jusqu'à " On commença à trembler un peu. On ne pensait plus à s'ennuyer ").
- Planche extraite de la bande dessinée : Calvin et Hobbes, page 55 du volume 5 intitulé Fini de rire aux éditions : Hors collection

 

III - Démarche pédagogique

Le texte de Barjavel est un texte à aborder dans le cadre d'un premier groupement de textes sur le fantastique, permettant des révisions portant sur le système narratif.
En début d'année, ce texte peut faire l'objet d'une étude plus ou moins approfondie, en fonction d'objectifs qui seront déterminés par le niveau des élèves, le vécu des élèves, leurs acquis… d'où diverses étapes :

- Un travail sur le paratexte (définition d'un chapeau) et un travail sur le vocabulaire.
- Une vérification de la compréhension du texte par la recherche, à l'oral, de l'idée générale de celui-ci.
- Une évaluation des acquis de la 5° à propos du portrait en brossant, dans les grandes lignes, celui du personnage principal. Cet exercice permet, d'ailleurs, une meilleure manipulation du texte par les élèves, une autre relecture de ce dernier grâce au repérage nécessaire qu'il implique. (Il sera réutilisé par les élèves lors de l'exercice d'expression écrite proposé ultérieurement.)
- Les champs lexicaux peuvent également être relevés dans le cadre d'une étude sur l'effet produit par l'arrière-plan, dans le cadre d'une réflexion menée avec les élèves sur le travail d'écriture qui prépare à l'irruption du surnaturel.
- A partir d'un relevé des connecteurs temporels et à partir de questions précises ayant pour but de guider les élèves, on peut faire émerger la composition du texte, amorce de la leçon sur la séquence narrative. Le bilan de ce dernier point peut être repris sous la forme d'un tableau à quatre colonnes :
Lignes du texte / Marqueurs temporels / Titres résumant chaque partie / Etapes de la séquence narrative (que l'on fait, alors, clairement apparaître).

Une fois la fiche-bilan sur la séquence narrative établie avec les élèves, il est important de vérifier si les notions de situation initiale, d'élément perturbateur, de péripéties, d'élément de résolution et de situation finale ont été comprises et s'ils savent désormais les appliquer. Un exercice à partir de l'image est, alors, intéressant dans la mesure où il permet :
- de varier les approches et les supports (après le texte, l'image)
- de diversifier les activités du cours de français
- de proposer aux élèves, ayant des difficultés de lecture, un exercice où l'écrit n'est pas un obstacle
- d'offrir un aspect ludique (puisque l'exercice fait appel à la B.D)

De plus, les élèves établissent rapidement un parallèle avec le texte travaillé puisque le héros rappelle celui de Barjavel vivant " perpétuellement dans le monde fabuleux de son imagination ". Ils ne sont pas non plus insensibles à la situation de classe reproduite !

Avant de donner la consigne de l'exercice, on peut demander aux élèves de décrire oralement ce qu'ils voient, de détailler chacune des vignettes (en vue du travail d'écriture à venir). On leur proposera ensuite de retrouver les différentes étapes qui composent la séquence narrative proposée par la planche distribuée : ils associeront donc les deux premières vignettes à la situation initiale, la deuxième à l'élément perturbateur. Ils constateront que les vignettes 4, 5 et 6 relèvent des péripéties, que l'élément de résolution est donné dans la ou les vignettes 7 et 8. Ils établiront, enfin, que l'image 9 propose la situation finale.
Les vignettes 10 et 11 peuvent poser problème et susciter le débat. Néanmoins, lors de la fiche-bilan sur la séquence narrative, on aura pris soin de conclure sur le fait qu'une situation finale peut être le point de départ d'une nouvelle séquence; les élèves comprennent, alors, aisément qu'une nouvelle séquence narrative a débuté avec les vignettes 10 et 11.

L'utilisation de l'image est, ici, intéressante car elle permet de vérifier très rapidement l'acquisition de la notion traitée par le professeur mais elle permet aussi aux élèves eux-mêmes de s'évaluer, l'écrit n'étant plus un obstacle. De plus, cet exercice permet plus facilement à l'élève de comprendre la délimitation des paragraphes, que l'on trouve dans tout récit, grâce à la matérialisation du découpage des vignettes.

 

IV - Prolongements possibles


On peut prolonger ce travail par un exercice d'écriture se décomposant de la manière suivante :
- Dans un premier temps, on demande aux élèves de choisir une des vignettes de la planche, intéressante d'un point de vue pictural, et de la décrire en rédigeant un paragraphe. On s'attachera aux plans et aux couleurs que les élèves devront imaginer. Ce travail pourra être mené individuellement ou par petits groupes et être suivi d'une mise en commun.
- Dans un second temps, on réinvestira ce que l'on a vu lors de l'étude du texte de Barjavel en proposant aux élèves de rédiger, chacun, un bref portrait du protagoniste. Ce portrait répondra à des critères d'organisation précis et réutilisera le lexique travaillé en classe.
- Un exercice d'expression écrite peut, alors, être donné comme évaluation sommative ou comme exercice d'accompagnement, au cours de la séquence. Le sujet pourrait être ainsi formulé :
A partir de la planche de Calvin et Hobbes distribuée, vous rédigerez l'histoire de Calvin.
Vous veillerez à intégrer à votre récit une description précise du personnage principal. Vous prendrez soin également d'élaborer des paragraphes en fonction des différentes étapes de la séquence narrative. Vous pourrez vous aider du texte de R. Barjavel étudié.

Les critères de réussite de cette rédaction sont faciles à établir avec les élèves et peuvent faire l'objet d'une élaboration commune :
- un texte narratif à l'imparfait et au passé simple, sur le modèle du texte de R. Barjavel (la morphologie de ces deux temps peut, d'ailleurs, faire l'objet d'une révision en début d'année)
- cinq paragraphes minimum reprenant les différentes étapes de la séquence narrative mises à jour (avec retours à la ligne et alinéas)
- un portrait de Calvin (en écho à celui fait de Paul Day) avec, notamment, la reprise du champ lexical de la peur étudié dans le texte de Barjavel…
- sans oublier les contraintes de présentation et de correction de la langue.

Il est important de montrer aux élèves qu'un exercice d'écriture répond à une grille d'évaluation précise, à des critères de réussite qu'eux-mêmes peuvent et pourront d'autant mieux identifiés désormais. Cet exercice permet aussi aux élèves de constater que travail d'écriture et travail de lecture sont étroitement liés. Le réinvestissement des notions travaillées avec le texte, la réutilisation même du texte de Barjavel a désormais du sens.