Jeu d'esprit fondé sur la différence de sens entre des mots qui se prononcent
de la même manière. Ex : la Fée Lure, l'Ange Lure,... = facéties.
une épître :
cf. épistolaire, épistolier
Au XVIème s., poème à rimes plates qui constitue une lettre à un ami ou à
un protecteur et traite sur un ton familier de sujets moraux ou littéraires
+ confidences personnelles.
une épigramme :
Poème assez court pour pouvoir constituer une inscription sur un monument
(cf. étym. grecque) généralement terminé par un trait spirituel ou satirique.
Dans un sens plus large = poème satirique bref (cf. Marot)
un rondeau :
Poème à forme fixe <Moyen Age composé de 3 stophes sur 15 vers
jouant sur 2 rimes+ un refrain qui reprend les derniers mots
du dernier vers.
un dizain :
Poème de 10 octosyllabes ou décasyllabes.
une églogue :
Poème pastoral consistant en un dialogue entre deux bergers.
bucolique :
Synonyme de pastoral.
une élégie :
dans l'Antiquité = poème lyrique dans lequel s'expriment des sentiments
mélancoliques provoqués par un deuil ou un amour malheureux.
poème triste qui exprime la mélancolie.
lyrique :
à l'origine = poésie chantée avec accompagnement de la lyre.
moderne = poème qui a gardé les thèmes du lyrisme antique càd qui exprime
les sentiments que certains événements provoquent dans l'âme du poète.
Le lyrisme exprime toujours une émotion.
une ode :
dans l'Antiquité = tout poème destiné à être mis en musique. Mais le
mot s'est spécialisé pour désigner une forme de poésie lyrique caractérisée
par :
ses thèmes
sa construction en strophes
et la prédominance de certains rythmes.
depuis le XVIème s., c'est ce sens qui prédomine.
(cf. les Odes de Ronsard, les Cinq Grandes Odes de Claudel)
épicurisme :
Doctrine du philosophe grec Epicure et de ses disciples, avant tout caractérisée
par :
l'irréligion : l'âme matérielle meurt avec le corps et n'a rien à craindre
des dieux inventés par la peur de l'homme.
la morale : propose comme souverain bien le plaisir, càd l'absence de
douleur, et pour cela, conseille au sage une vie raisonnable et équilibrée
qui suit la nature et se garde des passions.
Par extension : toute façon de vivre qui se propose de jouir de tous les plaisirs
de la vie avant que la mort ne vienne priver l'homme de tout sentiment (l'expression
"pourceau d'Epicure" ne présente qu'une caricature de cette philosophie
! + un énorme contresens car la sagesse selon Epicure est le fruit d'une longue
ascèse).
Versification
compte des syllabes :
e est muet devant voyelle et en fin de vers
. Ex : "Sur ma jou(e) en riant ell(e) essui(e) une
larm(e)" (Racine)
e compte pour une syllabe devant consonne.
Ex : "Donne-lui tout de mêm(e) à boire, dit mon
pèr(e)" (Hugo)
allitération :
l'allitération est la répétition d'une même consonne ou d'un même son
consonantique.
assonance :
l'assonance est la répétition d'une même voyelle ou d'un même son
vocalique. Il y a assonance lorsque deux vers se terminent par le même
son vocalique (cf. les chansons de gestes)
Ex : aimé vie
chanté mie
rime :
pour qu'il y ait rime il faut que deux mots placés à la fin de deux vers présentent
des phonèmes identiques.
Il est impératif qu'il y ait une consonne d'appui.
schéma : cons. + voyelle ou voyelle + cons.
Ex : "Déjà la nuit en son parc amassait
Un grand troupeau d'étoiles vagabondes,
Et pour entrer aux cavernes profondes,
Fuyant le jour, ses noirs chevaux chassait."
Du Bellay
rime suffisante (on dit aussi rime pauvre) :
une rime est dite suffisante quand elle est constituée d'un son vocalique
et d'un son consonantique identiques.
Ex : cheval vie âme
égal suivie lame
rime riche :
une rime est dite riche lorsqu'elle présente au moins 3 phonèmes identiques.
Ex : charmes années arche
larmes surannées marche
rimes équivoquées :
Caractérisent une courte pièce de poésie où les mots à la fin de chaque vers
sont repris à la rime du vers suivant par des mots consonnants qui diffèrent
de sens.
Ex : "A bref parler, c'est Cahors en Quercy
Que je laissai pour venir querre* ici". Marot
(*querre <quérir = chercher)
une diérèse :
Fait de compter pour 2 syllabes 2 voyelles consécutives qui d'habitude
ne comptent que pour 1.
Ex : langage ordinaire en poésie [l'orient][l'ori][ent] 1 syll. 1 2
2 syll.
une synérèse :
Fait de compter pour 1 seule syllabe un groupe de sons qui dans la prononciation
courante compte pour 2.
Ex : langage ordinaire en poésie et pendant longtemps et aujourd'hui
Rejet au vers suivant d'un ou plusieurs mots nécessaires au sens du premier.
Ex : "Je répondrai,Madame, avec la liberté
D'un soldat qui sait mal farder la vérité" (Racine)
Il y a rejet quand un élément syntaxique finit dans le vers qui suit celui
dans lequel il est contenu pour la plus grande partie.
Ex : "Mais tout n'est pas détruit et vous en laissez vivre Un...Votre fils, Seigneur, me défend de poursuivre." (Racine)
schéma : ------------------------------------
ÌÍÍÍ--------------------------------
rejet
Figures de rhétorique.
apostrophe :
On adresse la parole à des personnes présentes ou absentes, à des objets
inanimés.
invocation :
Appel à l'aide de la prière.
une périphrase :
cf. étym. en grec = circonlocution
La périphrase consiste à exprimer par plusieurs mots ce qu'on aurait pu exprimer
par un seul.
un euphémisme :
Adoucissement d'une idée désagréable, odieuse ou triste qui consiste à la
déguiser sous une expression qui n'est point l'expression propre de cette
idée.
Ex : elle a vécu = elle est morte.
une analogie :
Ressemblance partielle entre deux choses qui ne se ressemblent pas dans leur
aspect général.
une pointe :
Trait d'esprit piquant, recherche + ou - affectée.
une anaphore :
Procédé qui consiste à commencer par le même mot les divers membres d'une
phrase.
Répétition anaphorique = répétition expressive d'un même mot.
une métonymie :
Figure de rhétorique qui consiste à désigner un objet ou une idée par un terme
s'appliquant à un autre objet ou une autre idée unis aux premiers par une
relation surtout de contiguïté spatiale, temporelle ou logique.
Ex : cause à effet : "boire la mort" = boire le poison
matière à objet : "le cèdre" = le coffre en cèdre
une prétérition :
On déclare passer sous silence une chose sur laquelle on attire néanmoins
l'attention par ce procédé indirect.
Ex : "je pourrais faire remarquer que"...
"je ne vous dirais pas que"...
(tous les orateurs, hommes politiques en usent et en abusent dans leurs discours!)
un oxymoron :
(on dit aussi oxymore, ou alliance de mots)
C'est le rapprochement de deux termes qui paraissent se contredire dans une
même unité syntaxique.
"noir et blanc" est un oxymoron.
Ex : "Cette obscure clarté qui tombe des étoiles" (Corneille)
un chiasme :
Cette figure consiste à placer en ordre inverse les éléments de deux groupes
de mots syntaxiquement identiques.
cf.étym. < grec = croisement
schéma : soit des groupes AB et A'B'
la pure symétrie voudrait : AB ------ ÍÍÍÍÍÍ
A'B' ------ ÍÍÍÍÍÍ
le chiasme construit : AB ------ ÌÍÍÍÍÍÍ
B'A' ÍÍÍÍÍÍÍ ------
une comparaison :
Figure qui consiste à rapprocher deux idées, deux objets ou un objet et une
idée afin de mieux dégager par analogie leur sens, leur aspect, ou simplement
pour les embellir.
La comparaison comprend toujours deux termes.
une métaphore :
Figure de rhétorique qui consiste à désigner un objet ou une idée par un mot
qui convient pour un autre objet ou une autre idée liés aux précédents par
une analogie.
La métaphore fusionne donc en un seul terme les deux termes de la comparaison.
une image :
L'image peut être soit une comparaison, soit unemétaphore.
Mais, ce qui l'en distingue, c'est qu'au lieu d'insister sur un rapport
purement intellectuel entre deux termes analogues, elle essaye de donner
le sentiment du concret en provoquant une représentation sensible de la
couleur, de la forme, du mouvement, etc.
Ex : "Je vis cette faucheuse. Elle était dans son champ.
Elle allait à grands pas, moissonnant et fauchant" (Hugo)
(appeler la mort "la faucheuse" est une métaphore abstrait concret mais la métaphore devient image au vers 2 où
l'on a l'impression de voir une femme avec sa faux.