Au collège Marc Ferrandi de Septèmes-les-vallons.

D- 1. Présentation de l’évaluation initiale

La classe de 6ème 2 du collège Marc Ferrandi de Septèmes-les-vallons était composée en septembre 2004 de 24 élèves, 10 filles et 14 garçons. Les résultats aux tests d’évaluation en début de 6ème étaient de 64% de réussite. (rappel Académie Aix-Marseille 62.9%, rappel national 65.5 %). Dans ce collège, 47,9% de la population était dite défavorisée (moyenne du département 41%). La classe était très hétérogène : les élèves venaient à la fois de quatre écoles, dont deux en REP.

Suite à l’évaluation initiale en orthographe, les difficultés de la classe portaient principalement sur :

Le pourcentage d’erreurs par mots pour la dictée était de 27.7 %.

Le pourcentage d’erreurs par mots pour la rédaction était de 14.8%.

On pouvait constater des rédactions assez longues pour un début de 6ème : 32 lignes en moyenne.

Le nombre important d’erreurs sur le lexique a été surprenant. En effet, dans la rédaction, on aurait pu imaginer que les élèves utilisaient plutôt un vocabulaire qu’ils connaissaient. Or, grâce à ce recensement, on peut constater que même parmi les mots outils, beaucoup d’erreurs subsistent :

mots outils erronés (Les mots en italique sont dans la dictée d’évaluation)

Les erreurs de conjugaison ont surtout concerné le passé simple et l’imparfait que les élèves ont en majorité utilisés dans leur récit.

D-2. Organisation pédagogique générale

Pariant que plus les élèves écrivent, mieux ils écrivent, j’ai tenté de mettre en place la règle du tiers temps. Celle-ci consiste à utiliser le tiers du temps d’enseignement à des travaux d’écriture. Dans les deux séquences présentées, cette règle a été respectée. Même si les progrès portant sur l’écriture et plus particulièrement sur l’orthographe ne sont pas visibles à court terme, j’ai pu observer un plaisir croissant des élèves à ce type de travaux. Cependant cette pratique a suscité plusieurs difficultés. Tout d’abord, la question du choix des activités est primordiale dans l’élaboration des séquences, les activités de lecture étaient souvent majoritaires. Afin de mettre l’accent sur l’écrit, ce sont souvent donc des activités de lecture qui ont été supprimées pour éviter que la séquence soit trop longue. Cette pratique remet en cause la vision que j’ai de l’enseignement des lettres : les activités de lecture me placent souvent « au centre » de la classe alors que les activités d’écriture m’obligent à repenser mon statut : l’enseignement est plus individualisé, plus diversifié.

De plus, j’ai très rapidement fait le choix de ne pas corriger systématiquement tous les travaux d’écriture des élèves. Au moins une fois sur deux, les élèves écrivaient puis proposaient la lecture de leur devoir à un camarade ou à la classe entière qui commentait le travail.

Séquence : Bulle ou la voix de l’Océan de René FALLET

Objectifs généraux 

Notions de langue et de méthodologie

 

Contenu

Prolongements

1

lecture

Lecture analytique des chapitres 1à 3

Le discours de la mer , la construction d’un personnage, la poésie du texte

1 heure

Comparaison avec le discours de la mer (chap 32)

2

écriture

Ecrire un texte de présentation à la 1° personne à la manière de la mer

1 heure

Correction du travail + ex de récriture

ortho 30 mn / écriture 30 mn

3

lecture

Rechercher les différents narrateurs de l’histoire et leur rôle dans le temps et l’espace : espoir et déception dans la quête de l’amitié

1 heure

Distinction auteur / narrateur / personnage

4

grammaire

Le sujet

1 heure

 

5

lecture

Lecture analytique du chapitre 11

Repérer l’élément perturbateur du roman

Analyser la rencontre de deux personnages qui s’opposent

1 heure

La mort de Gluc : lien entre mort et merveilleux

6

grammaire

Connaître la valeur du présent de l’indicatif

1h30

Contrôle de grammaire 30 mn

7

lecture

Etudier les personnages et leur évolution

1 heure

Ecriture argumentée : la mort des huîtres 30 mn

8

écriture

Restituer un texte à l’écrit

30 mn

 

9

ortho

Distinguer les terminaisons en [e]

1 heure

 

10

lecture

Lecture analytique du chap 29

Le personnage de Petit Pierre

1 heure

 

11

écriture

Ecrire une autre fin au roman

1h30

 

12

ortho

Les terminaisons en [e]

Dictée à trous

30 mn

 

14 heures d’enseignement

4h30 consacrées à l’écriture (dont 30 minutes de copie)

2 heures consacrées à l’orthographe

Séquence : Lire les récits de la vie de Jésus

Objectifs généraux :

Notions de langue et de méthodologie

 

Contenu

Prolongements

1

lecture

La nativité, une naissance extraordinaire

45 minutes

Ortho : la famille du mot bible (15 minutes)

2

grammaire

Identifier pronoms personnels et démonstratifs

Observation (Le fils prodigue)

1h45

Ortho : la famille du mot prodigue (15 minutes)

3

Ortho

Etude de la ponctuation forte

1 heure

Grammaire : contrôle (1 heure)

4

lecture

Connaître les étapes de la vie de Jésus à travers des textes et des images

1 heure

 

5

écriture

Ecrire un miracle

1 heure

 

6

voc

Les expressions issues de la Bible

1 heure

 

7

Ortho

Etude de la ponctuation forte : exercices et contrôle

1 heure

Ecriture : reprise du récit du miracle

1 heure

8

lecture

Comparer les mises en image de la mort de Jésus à travers 3 films

1 heure

 

9

écriture

Récriture de la passion du Christ à partir des 3 extraits de film

1 heure

Contrôle de lecture

1 heure

13 heures d’enseignement

3h30 consacrées à l’écriture (dont 30 minutes de copie)

2 h30 consacrées à l’orthographe

D- 3. L’enseignement de l’orthographe

Mon emploi du temps en classe de sixième comportait 4 heures en classe entières et 2 heures en groupe. Environ ¾ d’heure hebdomadaires ont été consacrées à l’enseignement de l’orthographe en classe entière. Les deux heures de groupe ont été utilisées en grande partie pour du soutien orthographique en direction d’élèves en grande difficulté. Là encore, la question du choix reste posée. Cette année, ce soutien s’est fait au détriment d’un soutien en lecture.

Lors de chaque séquence, une seule notion a été travaillée. Ainsi, l’apprentissage a ciblé des faits orthographiques précis et s’est fait « à froid ». La vision a été à la fois critériée et différée comme le préconisent les auteurs de L’Orthographe au collège (voir bibliographie).

Les notions les moins maîtrisées selon l’évaluation initiale ont été travaillées en priorité.

année 2003/2004

Séquence

Objectif

activité

C’est la rentrée !

Comprendre que l’orthographe est un code commun

-correction d’un texte, analyse et dictée

- mise en place de la boîte à mots

L’univers du conte

Connaître la conjugaison du passé simple et de l’imparfait

- méthode inductive d’après un texte et dictée

- mémorisation des formes verbales des verbes les plus courants

Savoir lire une consigne

   

Bulle ou la voix de l’Océan

Distinguer les différentes terminaisons verbales de [e]

- méthode inductive d’après un texte et dictée

- pubmagram

S’enrichir des mythes fondateurs

Distinguer radical, préfixe et suffixe

-mémorisation des familles de mots (une famille par heure)

- pubmagram

Lire les récits de la vie de Jésus

Utiliser la ponctuation forte

- méthode inductive d’après les travaux d’élèves

Lire la presse

   

Le personnage du valet dans le théâtre comique

Connaître la conjugaison du présent et du passé composé

- méthode inductive d’après un texte et dictée

- mémorisation des formes verbales des verbes les plus courantes

Jouer avec les mots

   

Tout au long de l’année

Le plus souvent, la méthode inductive a été privilégiée. Les élèves après avoir étudié un texte-support construisent collectivement la règle puis la mettent en pratique à travers des exercices. Le texte support était soit un texte littéraire, soit des phrases extraites de leurs travaux d’écriture. Consacrer plusieurs séances à un même fait orthographique permet alors d’utiliser plusieurs clés orthographiques selon le modèle proposé par Michel Gey. Dans ma classe, la clé de la mémoire a été la plus complexe car les élèves n’apprennent pas par cœur. Pour l’apprentissage de la conjugaison du passé simple et de l’imparfait par exemple, il a fallu que la mémorisation se fasse en classe. A l’aide d’ardoises, j’ai systématiquement interrogé les élèves qui devaient très rapidement écrire la forme verbale correspondant à l’infinitif que je leur indiquais. Même si l’apprentissage dans ces conditions a été plus efficace, je me suis rendu compte qu’il était indispensable de prendre du temps pour ce travail.

La boîte à mots

Cette activité qui a pour objectif de résoudre les difficultés lexicales a été mise en place lors de la première séquence à l’occasion de l’étude d’un extrait de la Gloire de mon père. Comme Marcel, les élèves ont collectionné des mots. Tout au long de l’année, lorsqu’au cours d’une séance, la classe a découvert un mot compliqué, l’élève responsable de la boîte à mots en a cherché la définition et en a vérifié l’orthographe pour le cours suivant. Le mot a été ensuite placé dans la boîte à mots (une vraie boîte dans la classe). Chaque trimestre, un travail d’écriture a été organisé : les élèves tiraient au sort entre 5 et 10 mots et devaient inventer un texte en y introduisant ces mots. Les élèves en général se sont amusés et semblent avoir pris goût à cette collection de mots et à la recherche dans le dictionnaire. Néanmoins cette activité nécessite une attention continue de la part de l’enseignant. Dans ma classe, elle a duré 6 mois. Ensuite, comme je n’ai pas sollicité systématiquement les élèves, la boîte à mots a été abandonnée.

Le pubmagram (publicité/ magazine/ grammaire)

Cet activité a souvent servi de prolongement à l’étude d’une notion orthographique. A la maison, chaque élève devait découper dans des journaux ou des magazines des titres qui contenaient le fait orthographique étudié (exemple de consigne: découpe 5 titres qui contiennent 5 terminaisons verbales différentes). Ces exercices notés ont permis un prolongement différé de l’apprentissage. De plus, ces activités de recherche, de découpage et de collage ont beaucoup plu aux élèves. Elles leur ont permis de se rendre compte que les notions travaillées en classe se retrouvaient dans la langue du quotidien.

La fiche des mots d’usage

En début d’année, lorsque je corrigeais des travaux d’écriture, je soulignais les erreurs lexicales et inscrivais un D dans la marge pour indiquer la nature de l’erreur (D comme dictionnaire). Ensuite l’élève devait corriger ce mot grâce à l’aide du dictionnaire et le compiler sur une fiche de mots d’usage. Au bout d’un trimestre, je me suis rendu compte que beaucoup d’élèves corrigeaient mal les mots.

Exemple d’erreur : il chentait. L’élève n’a pas corrigé le mot car il ne savait pas que ce verbe se trouvait à l’infinitif dans le dictionnaire.

Exemple d’erreur : les mésons. L’élève a corrigé l’erreur mais a recopié le mot au pluriel sur la fiche qui alors n’est plus une référence précise.

J’ai donc adapté le procédé. A la fin du travail d’écriture, j’ai écrit 5 mots corrigés que j’ai demandé de recopier sur la fiche des mots d’usage et d’apprendre par cœur. Les mots appartenaient au lexique courant et concernaient notamment les mots outils mal maîtrisés. J’ai pu constater que l’apprentissage à court terme était dans ce cadre plus efficace. J’ai par la suite procédé au même dispositif pour tous les travaux rendus (contrôles, exposés…)

Les heures de soutien n’ont concerné que les élèves les plus en difficulté. Le programme a été le suivant :

L’accord du nom et de l’adjectif dans le groupe nominal (4 séances / 10 élèves)

Séance 1

Jeu de copie

Travail collectif autour de l’erreur

Séance 2

Construction collective de la règle

Exercices divers

Séance 3

Jeu de reconstitution de phrases

Exercices divers

Séance 4

Evaluation

Les accents (3 séances / 9 élèves)

Séance 1

Dictée de mots

Travail collectif autour de l’erreur

Séance 2

Construction de la règle

Exercices divers

Séance 3

Evaluation

L’accord du verbe avec le sujet (4 séances / 5 élèves)

Séance 1

Dictée de phrases

Travail collectif autour de l’erreur

Séance 2

Construction collective de la règle

Exercices divers

Séance 3

Jeu de reconstitution de phrases

Exercices divers

Séance 4

Evaluation

En soutien, les groupes étaient souvent de 5 ou 6 élèves. J’ai pu ainsi dialoguer avec les élèves à propos de certaines erreurs. Voici des exemples de dialogues :

Erreur : j’ai danser

Elève A : j’ai mis danser à l’infinitif parce qu’il est après un verbe.

Elève B : non il faut écrire dansé car après je ou j’ai le verbe est conjugué.  

Erreur : tu savés

Elève : je mets un s car il y a tu devant le verbe.

Erreur : tu savais que la ficelle aller casser

Elève : le verbe aller suit un autre verbe (le verbe savais) donc je le mets à l’infinitif.

Erreur : Je vous aimez

Elève : j’écris ez car il y a vous avant.

Ces divers dialogues ont mis l’accent sur une des difficultés que j’ai rencontrées. L’enseignement de l’orthographe s’est souvent fait à juste titre à l’école primaire à partir de règles très précises et mécaniques. Les élèves même les plus en difficulté se souviennent de ces règles. Or, tout en confirmant que ces règles mnémotechniques peuvent être utiles, il est indispensable d’expliquer aux élèves qu’elles peuvent aussi susciter des erreurs. Pour l’erreur j’ai danser, la règle ne fonctionne que si l’élève sait que l’auxiliaire ne doit pas être considéré comme une forme verbale seule. Pour l’erreur tu savais que la ficelle aller casser, le verbe doit suivre immédiatement un autre verbe. Pour l’erreur je vous aimez, c’est la règle de l’accord sujet–verbe qui doit prédominer. On se rend compte alors que l’enseignement de l’orthographe est intimement lié à l’enseignement de la grammaire. Les élèves les plus en difficulté sont souvent très faibles en grammaire. Comment alors accorder un verbe avec son sujet si on ne sait pas ce qu’est un sujet ? Comment accorder un participe passé, si on ne sait pas reconnaître un auxiliaire ni même un participe passé ?

Erreur : déja

Prof. : pourquoi mets-tu un accent sur le é ?

Elève A : pour faire le son [e].

Elève B : il faut aussi un accent sur le à.

Prof. : Pourquoi mets-tu un accent sur le à ?

Elève B : je ne sais pas, comme ça…

Prof. : Essaie de réfléchir… C’est un souvenir ?

Elève B : Oui quand j’étais en CE2, le maître écrivait des mots au tableau. On devait les retenir, puis il les effaçait et on devait les récrire tout de suite sur le cahier. Je me souviens du mot déjà.

Ce dialogue surprenant évoque la clé de la mémorisation. Pourquoi cette élève se souvient-elle de l’orthographe du mot déjà ? Uniquement grâce à un enseignant de CE2 (3 ans ont passé) et à une technique de mémorisation très précise. Je n’ai pas pris le temps d’utiliser cette technique avec les élèves même si elle me paraît intéressante pour une mémorisation rapide. Cette technique a été profitable pour cette élève précise. Or il me semble que l’acquisition de l’orthographe, plus encore que la lecture ou l’écriture, met en place des processus intellectuels qui nous échappent. D’où le choix d’utiliser différentes clés et différentes approches pour qu’une majorité d’élèves « entre » dans l’apprentissage par une porte ou une autre.

Pour évaluer les notions travaillées en classe, les exercices (contrôle de règles, dictée à trous, dictée ciblée, pubmagram). L’accent a été mis sur une notation positive prenant en compte les réussites et non les échecs.

Dans les travaux d’écriture, 3 points étaient attribués à l’orthographe et la ponctuation. Si l’élève orthographiait mal un mot contenu dans sa fiche de mots d’usage, il perdait un point.

Enfin, pour tous les autres travaux, le reste de l’orthographe était compté un point.

D-4. CONCLUSION

Les résultats de la classe

 

Nombre d’élèves en septembre

Nombre d’élèves en mai

1à 10 erreurs

   

11à 20 erreurs

 

5

21à 30 erreurs

3

5

31à 40 erreurs

5

6

41 à 50 erreurs

7

1

51 à 60 erreurs

3

3

61 à 70 erreurs

 

2

71 à 80 erreurs

2

2

81 à 90 erreurs

2

 

91 à 100 erreurs

   

+ de 100 erreurs

1

 

Globalement, les résultats des évaluations finales montrent une progression nette des élèves de la classe (31.6%).

Alors que le nombre de mots est sensiblement le même (7254 mots en septembre et 6940 en mai), les élèves font 26% d’erreurs en moins (743 erreurs en septembre et 585 en mai). Ces progrès ne sont pas homogènes et uniformes.

Les meilleurs progrès sont observés en conjugaison (- 50% d’erreurs), en correspondance phonie/graphie (-2.86 % d’erreurs), en ponctuation (-33.6% d’erreurs) et en orthographe lexicale (- 32.3% d’erreurs). En revanche, pour les accords et les homophones, la progression est faible. Enfin, pour les terminaisons des verbes en [e], les élèves ont régressé puisqu’ils font davantage d’erreurs en mai qu’en septembre.

Par ailleurs, les résultats de l’évaluation finale montrent une plus grande progression en dictée qu’en rédaction.

Les séances d’orthographe ont permis aux élèves l’apprentissage de règles. En condition de dictée, les élèves doivent être uniquement attentifs à leur orthographe et peuvent donc effectuer des corrections pertinentes en se remémorant les règles acquises.

En revanche, la progression en rédaction est faible puisque les résultats sont presque les mêmes que ceux des élèves du collège témoin. Indéniablement, les élèves n’ont pas acquis la capacité d’une correction plus automatique. En effet, en production d’écrit, ils s’attachent encore davantage à respecter les critères de l’écriture. L’orthographe passe donc au second plan.

L’exemple de la conjugaison est flagrant. En dictée, les élèves ont fait très peu d’erreurs. La progression quant à la maîtrise du passé simple est remarquable. Il semble alors que l’apprentissage de la règle à plusieurs reprises dans l’année et la mémorisation systématique aient été efficaces. Cependant, en rédaction, ces mêmes élèves semblent oublier les règles apprises : ils les appliquent beaucoup moins.

Nul doute que ma pratique est à l’origine de cette faible progression. Mon enseignement de l’orthographe, même s’il a été plus important que les années précédentes a sans doute manqué de cohérence. Cette augmentation de la quantité d’heures enseignées a profité aux élèves en condition de dictée. Mais le manque de cohérence se retrouve dans les faibles progrès en rédaction. Je n’ai pas pris le temps de donner des outils de relecture systématique aux élèves. Je n’ai pas suffisamment repris les règles au cours de l’année. Je n’ai pas fait suffisamment de liens entre ces règles apprises et leur application concrète en production d’écrit.

Les résultats par rapport aux objectifs fixés

Type d’erreur

Nombre d’erreurs en septembre

Nombre d’erreurs en mai

Progrès

1.Orthographe grammaticale

743

585

-21.2

Les accords

215

184

-14

Homophones

180

137

-24

Terminaisons en [e]

118

150

+21.3

Conjugaison

230

114

-50.4

2.Ortho lexicale

371

251

-32.3

Accents

91

84

-7.6

Erreurs d’usage

272

163

-40

3.Phonie-graphie

35

20

-42.8

4. Ponctuation

110

73

-33.6

TOTAL

1259

929

-26.2

Globalement, les objectifs que je m’étais fixés en début d’année ont été atteints. En effet, les progrès qui concernent les compétences étudiées suite aux évaluations initiales sont assez encourageants (compétences grisées dans le tableau ci-dessus). Il semble donc que les démarches choisies aient permis aux élèves d’être plus vigilants :

Il est à noter que ces compétences ont été étudiées tout au long de l’année. L’étude différée semble avoir été efficace. En revanche, les élèves ont fait plus d’erreurs en mai qu’en septembre sur les terminaisons des verbes en [e] alors que cette compétence a été largement travaillée. A l’avenir, je pense que je distinguerai les différentes graphies plutôt que de les analyser toutes en même temps (imparfait, participe passé, infinitif).

Les résultats individuels

 

Moyenne d’erreurs en septembre

Moyenne d’erreurs en mai

Progrès

classe

21.2

14.5

31.6%

Megan

24

11.5

52

Justine

18.5

12.25

33.7

Cédric

19.5

21.5

+9.3

laetitia

17

17

0

Maéva

16

8.5

46.8

Ali

14.5

8.25

43.1

Romain

38

27.5

27.6

Justine

14

3.75

73.2

Mehdi

20

18.5

7.5

Louiza

24.5

13.25

45.9

Lisa

15

10.25

31.6

Thomas

24

26.5

+9.6

Sèverine

12

4

66.6

Enzo

25.5

16.25

36.27

Samy

10.5

7.75

26.1

Cheïma

14.5

5.75

60.3

Olivia

25.5

22

13.7

Luca

23

15.25

33.6

Kevin

 

24.5

 

Nicolas

29.5

26.5

10.1

Yanis

13

7.5

42.3

Yannis

28.5

21.25

25.4

Franck

12

11.25

6.25

Haddy

16

15

6.25

 

 

Moyenne des erreurs en sept sur 100 mots

Moyenne des erreurs en mai sur 100 mots

Progrès

Megan

24

11.5

52 %

Cédric

19.5

21.5

+ 9.3%

Romain

38

27.5

-27.6%

Mehdi

20

18.5

- 7.5 %

Enzo

25.5

16.25

-40.2%

Yannis

28.5

21.25

- 25.4%

Maéva

16

8.5

- 46.88%

Rappel classe

21.25

14.6

- 31.6

22 élèves sur 24 ont fait des progrès en orthographe. Comme le montre le tableau ci-dessus, 4 quatre élèves ont progressé de plus de 50%. Notons que les meilleurs élèves de la classe en français ne sont pas ceux qui ont le plus progressé. En effet, ces élèves en début d’année faisaient déjà très peu d’erreurs : leur marge de progression était donc assez faible. Parmi ces 4 élèves, deux ont suivi régulièrement les heures de soutien.

Deux élèves ont régressé. Thomas, fort absent durant l’année n’a sûrement pas pu acquérir les compétences. Le cas de Cédric est plus étonnant. Elève sérieux et attentif, Cédric a fait plus d’erreurs en mai qu’en septembre malgré plusieurs heures de soutien. Je dois avouer qu’il m’est encore difficile d’analyser les causes de cet échec.

Enfin, sur les 7 élèves qui ont régulièrement suivi les séances de soutien, 6 ont augmenté davantage que la moyenne de la classe.

Pour finir…

Cette participation à la recherche action a été pour moi très riche. En début d’année, je pensais que l’enseignement de l’orthographe était à la fois lourd et peu efficace : les élèves en quittant le CM2 avaient acquis ou non une orthographe qu’il était difficile de travailler. Or, après 10 mois de travail, des progrès sont remarquables. En terme quantitatif, les heures d’orthographe et d’écriture ont remplacé surtout des heures d’oral consacrées les années précédentes à la récitation, à la lecture à haute voix et aux exposés. En terme qualitatif, j’ai découvert le plaisir de « tâtonner » en testant différentes modalités d’apprentissages.

Cependant, cette année scolaire a été pour moi l’occasion d’enseigner dans un nouveau collège qui ouvrait ses portes la même année. Cela ne m’a donc pas permis un fort engagement dans cette recherche action. Nul doute que j’essaierai les années prochaines d’approfondir les réussites rencontrées et de remettre en cause les échecs flagrants.

Enfin, cette recherche action m’a aussi permis un travail d’équipe passionnant. Ce fut l’occasion de confronter avec mes collègues démarches didactiques et pédagogiques, doutes et espoirs. Ce projet a confirmé une conviction profonde : l’avenir de mon métier est dans le travail d’équipe, seul garant à long terme de motivation, de confrontations et d’innovations.

NICOLAS SAINT-GIRONS, PROFESSEUR DE LETTRES MODERNES