E- Au collège de Plan de Cuques

E- 1. Présentation de l’évaluation initiale

Nous avons finalement retenu pour l’évaluation de départ 2 devoirs formels : une dictée de 70 mots environ et la rédaction des tests nationaux pour laquelle les élèves ont écrit en moyenne une trentaine de lignes. Les élèves ont commis, proportionnellement au nombre de lignes, plus de fautes dans la dictée (en moyenne 2 fautes par ligne) que dans la rédaction (en moyenne 1 faute par ligne). Cela peut s'expliquer par le fait que la dictée comportait des difficultés d'accord qu'ils ont évitées dans l'écriture, souvent pauvre en structures syntaxiques variées et en adjectifs qualificatifs.

a) Bilan chiffré

J'ai pu comptabiliser sur un total de 25 élèves 886 erreurs soit un nombre moyen par élève de 35 erreurs. Ces erreurs ont ensuite été répertoriées de la plus fréquente à la moins fréquente, ce qui a permis d'obtenir le classement suivant :

1

2

3

4

5

6

7

Ortho lexicale

31,8 %

Accords *

27,7 %

Conjugaison

15 %

Homophonie verbale

10 %

Homonymie

grammaticale

9,1 %

Ponctuation

5,5 %

Phonie

Graphie

0,5 %

* détails des erreurs d'accord

Pluriel des noms

Accord adj / nom

Accord sujet / verbe

Accord part. passé

8,9 %

31,7 %

33,7 %

25,6 %

Ces données chiffrées amènent quelques commentaires.

b) Les choix pédagogiques

Ce classement m'a amené à opérer des choix dans l'apprentissage de l'orthographe au sein de cette classe de 6°, tous les points évalués ne pouvant être traités correctement en une année scolaire.

J'ai donc choisi de travailler sur les 4 erreurs les plus fréquentes, en mettant l'accent sur l'orthographe lexicale que je ne travaillais pas de façon systématique les années précédentes. L'évaluation m'a fait prendre conscience en effet qu'il fallait travailler régulièrement et plus rigoureusement sur ce que l'on a coutume d'appeler " les fautes d'usage", qui s'avèrent être le point noir de l’orthographe !

Il m'a également semblé nécessaire de recentrer l'apprentissage sur les accords qui sont trop souvent négligés, notamment dans la rédaction où la syntaxe employée par les élèves n'offre pourtant pas des accords difficiles.

La conjugaison s'inscrit bien évidemment dans ce programme annuel car l'année de 6° doit consolider les acquis de l'école primaire et doit permettre à l'élève de maîtriser au moins les temps les plus couramment utilisés à savoir les 4 temps simples de l'indicatif plus le passé composé et le plus-que-parfait, l'impératif présent et le subjonctif présent.

Enfin, on relève souvent dans les copies des confusions concernant l'homophonie verbale, notion grammaticale délicate sur laquelle il faut revenir régulièrement.

E- 2. Organisation pédagogique générale de la classe

Lors de la réunion préparatoire, nous avions convenu avec M. Desvaux, de diviser le temps scolaire en 3 enseignements fondamentaux : 1/3 de lecture, 1/3 de langue et 1/3 d’écriture. Je me suis donc efforcée de respecter ce rythme de travail lors de la préparation des séquences. Voici par exemple comment j’ai mené avec la classe la première séquence de l’année sur les différents discours :

SEQUENCE 6° : TYPES DE DISCOURS

Obj : à partir d'un groupement de textes sur les sorcières, je suis capable de distinguer le narratif, le descriptif et l'argumentatif.

 

LECTURE : Groupement de textes sur les sorcières

Lecture intégrale de La Sorcière de la rue Mouffetard

Récitation : Conseils donnés par une sorcière

LANGUE : La notion de temps

Les temps simples de l'indicatif

Le sujet et l'accord sujet / verbe

ECRITURE : Réécriture au présent

Vocabulaire : les contraires. Texte d'imitation

Textes sur le Marsupilami

 

 

SEANCE

 

DOMAINES

CONTENU

1 (2h)

LECT / ECRITURE

Lecture magistrale puis silencieuse d'un groupement de textes puis recherche du point commun et des différences.. Questionnaire par écrit individuel

2

LECTURE

Correction avec mise en commun de la recherche et mise en valeur des indices dans chaque texte à l'aide du fluo afin de définir les enjeux.

Récitation texte 2 à apprendre

3

GRAMMAIRE / ECRITURE

La notion de temps (Fiche Bescherelle)

Ecrire un texte de qqs lignes en employant les indices de temps suivants : hier, aujourd'hui et demain (20 mn)

4 (2h)

LECT / ECRITURE

Suite étude des textes + leçon (tableau récapitulatif)

Travail d'écriture à partir des images p. 14 et 15 : rédigez 2 types de textes différents à partir d'un thème commun : les dauphins ( 55 mn)

Recherche dans le manuel TEXTO, 6° p. 16 et 17 les différents types de textes

5

CONJUGAISON 

les temps simples de l'indicatif ( fiche ) et plus particulièrement l’indicatif présent

6

LECTURE

correction recherche types de textes

VOCABULAIRE / ORTH LEXICALE : les contraires. Rechercher les contraires des adjectifs du texte 5

7

CONJUGAISON

exercices sur le présent dans ORTH 6°

Exercices à finir dont réécriture texte 4 au présent (25 mn)

8

CONJUGAISON

correction des exercices + dictée texte 4 au présent

9

ECRITURE

RED 1 : texte d'imitation : décrire une école accueillante ( 55 mn)

10

GRAMMAIRE

le sujet ( recherche des différentes places du sujet et des différentes natures grammaticales dans un poème + Texto 6° p. 292)

Exercices p. 294

11

ORTHOGRAPHE)

l'accord sujet/verbe ( ORTHO PLUS de Michel GEY , chapitre 8)

12 (2h)

LECT / ECRITURE / ORTH

Evaluation finale : 1) tri de textes

2) rédiger 2 types de textes sur le Marsupilami (RED 2) ( 80 mn)

13

GRAMMAIRE

corr exercices sujet. Contrôle langue (orth et grammaire)

14

LECTURE / ECRITURE

contrôle de lecture cursive (La Sorcière de la rue Mouffetard)

RED texte argumentatif : donner son avis sur le livre en 10 lignes. (40 mn)

15

LECT/ECRITURE :

Bilan sur la séquence

Remédiation : comment écrire un texte critique ? (texte critique retravaillé après compte-rendu du devoir, 20 mn)

Sur une vingtaine d’heures consacrées à cette séquence, 6 à 7 heures ont été employées à des productions d’écrit, 6 heures à la lecture et 7 heures à la langue (dont 4 heures 30 à l’orthographe).

J’ai également pu mettre en place un soutien plus individualisé pour 6 élèves de la classe lors de l’heure de remédiation que la 6° PARME partage avec une autre classe de 6°, soit un total de 12 élèves. Je consacre donc ces 50 mn hebdomadaires à l’apprentissage de l’orthographe avec les élèves les plus en difficulté.

Je profite enfin de l’heure hebdomadaire d’ATP (aide au travail personnel) où la classe se divise en 2 groupes, l’un en formation documentaire au CDI, l’autre en français pour travailler la méthode de relecture de la dictée ou l’apprentissage d’une leçon d’orthographe.

E- 3. L’enseignement de l’orthographe

Je m’efforce au cours de la semaine de consacrer une séance à l’apprentissage d’une leçon d’orthographe qui prend la forme d’une règle orthographique ou de conjugaison. De plus, la pratique de l’orthographe est sans cesse stimulée dans toutes les activités écrites que ce soit de la copie de leçon, de la rédaction ou des réponses à un questionnaire. Les élèves ont une page intercalaire « orthographe » derrière laquelle se trouvent toutes les fiches méthodes, leçons ou tableau de conjugaison. L’une de ces feuilles s’appelle Règles orthographiques de base et ils notent, dès que l’occasion s’en présente, un point orthographique abordé en classe au cours des séances.

Je me sers depuis plusieurs années des manuels Hatier de J. et J. GUION, Apprendre l’ O.R.T.H.O GRAPHE dont j’apprécie la concision et la simplicité. Ils ne s’embarrassent pas de formulations compliquées et détaillées. Ils préfèrent inciter les élèves à analyser des exemples bien choisis en leur proposant une méthode d’apprentissage fondée sur des moyens mnémotechniques plus efficaces qu’une longue leçon. Les élèves apprennent à poser des questions bien ciblées qui les aident à choisir la bonne orthographe. Par exemple, pour l'accord du participe passé avec l'auxiliaire AVOIR ou l’accord sujet/verbe, le manuel propose la méthode suivante :

EXEMPLE 1 :

Elle a acheté … Qu'est-ce qui est acheté ? Je ne l'ai pas encore écrit ? Alors pas d'accord. Elle a acheté des revues.

Les revues qu'elle a achetées sont ennuyeuses. Qu'est-ce qui est acheté ? Des revues (féminin pluriel). Donc j'accorde le participe passé avec "les revues" : ées

EXEMPLE 2 :

Mon oncle et ma tante élèvent des chevaux.

1 + 1 = 2

On voit dans le premier exemple que le manuel ne s'embarrasse pas de notions grammaticales avec recherche du « COD placé avant ou après le participe ». Il propose au contraire une méthode rapide et qui ne pénalise pas les élèves manquant de bases grammaticales. De même pour le deuxième exemple : on ne parle pas d'un GN constitué de 2 sous-groupes qui justifient la terminaison du verbe.

Je me suis donc largement inspirée de cette approche pédagogique pour aider les élèves en orthographe. Je pars d’une faute relevée dans plusieurs copies ou d’un exemple tiré de ce manuel pour dégager à partir de cet exemple une recherche sur l’orthographe lexicale, sur une règle d’accord ou sur la conjugaison. La présentation visuelle avec des flèches, des mots entourés ou encadrés facilite la perception et la mémoire. Un ancien manuel destiné aux classes de LEP propose même un questionnaire (Avez-vous bien lu le tableau de la règle ? Répondez par oui ou non) après la présentation de la leçon afin que l’élève puisse vérifier qu'il a bien compris la règle. Si cela est nécessaire, nous rédigeons ensemble la formulation de la règle. L’essentiel n’est pas obligatoirement d’approfondir la leçon d’orthographe, mais au contraire de trouver ensemble des procédures rapides, faciles à mémoriser afin que l’élève ne soit pas obligé de s’arrêter longuement pour réfléchir à l’orthographe d’un mot, que ce soit dans l’exercice de dictée qui ne lui en laisse pas le temps ou dans la rédaction où il risque de perdre le fil de sa pensée.

Les cahiers pratiques de Michel GEY, ORTHO PLUS (Nathan) proposent également un apprentissage très concret de l’orthographe. Ils offrent en effet aux élèves des clefs qui peuvent leur permettre de résoudre leurs problèmes : la clef de la substitution, bien connue, consiste par exemple à remplacer un mot par un autre (ex : elle a mangé = mordu ), la clef de la dérivation consiste à faire appel à la famille d'un mot pour connaître son orthographe ( ex : galop / galoper). La démarche du livret est progressive : chaque leçon est précédée d'une phase d'observation puis prolongée par des questions et les exercices renvoient à une des clefs . Les élèves de 6° PARME travaillent régulièrement sur ce support (en moyenne 1 à 2 chapitres par séquence) et commencent à s'approprier la méthode des clefs.

La clef de la mémorisation est bien évidemment au centre de l'apprentissage de l'orthographe : il ne suffit pas d'avoir compris une règle, il faut également l'apprendre, certaines plus que d'autres.

C'est le cas de la conjugaison, qui, une fois l'analyse morphologique effectuée, doit être mémorisée. Lors de l'étude d'un temps, j'incite les élèves à "photographier" le tableau des terminaisons colonne par colonne et à préciser la colonne choisie au moment des exercices. Par exemple, Ils (venir) au passé simple : l'élève indique qu'il s'agit d'un verbe appartenant à la quatrième colonne du tableau, à savoir les verbes irréguliers venir et tenir ainsi que leurs dérivés, donc la réponse est Ils vinrent. Je leur propose également d'apprendre par cœur une douzaine de verbes d'usage courant afin qu'ils n'aient plus à réfléchir sur leur terminaison quand ils écrivent.

C'est aussi le cas des règles concernant le genre et le nombre des noms et des adjectifs (la série des mots en oux, des pluriels en aux etc …). Le « par cœur » s'applique aussi à la liste des mots-outils et des mots invariables dont on se sert souvent.

Il faut donc savoir "perdre du temps" à vérifier que les élèves apprennent bien leurs leçons (contrôles oral et écrit).

L'apprentissage passe aussi par la reformulation des règles au moment de la correction des exercices : l'élève interrogé doit expliquer sa réponse par la reprise de la règle ou par un moyen mnémotechnique avec ses mots à lui.

Comme nous l'a suggéré M. Desvaux, je me suis intéressée à l'origine des erreurs commises par les élèves. Lors de la remise de copies (rédaction, dictée ou autre contrôle), j'ai demandé à la classe d'essayer de m'expliquer les choix orthographiques pour les mots que j'avais soulignés en noir sur les copies. Beaucoup d'élèves ont reconnu que c'était par « étourderie » ou par méconnaissance de la règle, mais d'autres, pour aboutir à une forme erronée, ont mis en œuvre une véritable réflexion dont je livre ci-dessous quelques exemples :

Erreur par contamination :

  1. "des sapins décorés et illuminés se dressés *" : comme il y avait déjà un verbe non conjugué, alors j'ai mis –és.
  2. "des sapins gigantesques, décoraient * et illuminaient * , se dressaient " : parce que j'ai vu que des sapins s'accordait avec décoraient et illuminaient.
  3. " un champs * " assimilé à temps
  4. " la fôret " assimilée à hôpital, donc c'est sur le o que l'on met l'accent.

    Confusion entre les classes grammaticales :

  5. " des sapins gigantesquent * " : parce que je me suis dit " qui est ce qui est gigantesque ?" et c'était le mot sapins.
  6. " ont voyaient * l'épine empoisonnée" : j'ai mis le sujet au pluriel car ils sont plusieurs et j'ai ensuite accordé avec le verbe.

    Oubli de la règle ou étourderie :

  7. " des sapins gigantesque *" : je n'ai pas fait attention à "des "
  8. " A tout * les carrefours" : je ne sais plus la règle de tout et tous.

    Analyse erronée ou incomplète :

  9. " ils chaussaient les skis, faisés * la queue…" : comme il y avait déjà un verbe conjugué, alors j'ai mis –és.

10)" il chausser * les skis ": car je croyais que l'on pouvait dire " faire quoi ?"

11) "les fêtes de Noël étaient venue *" : parce que fête est un mot féminin.

12) "Les fêtes de Noël étaient venus * " : parce que les fêtes, il y en a plusieurs donc j'ai mis un –s.

13)" ils retrouvaient sur les pistes l'encombrements *…" : parce qu'il y a plusieurs pistes.

14)" des fleures * ": car c'est féminin.

15)" un mouton mange tous * ce qu'il rencontre " : je croyais que le mouton mangeait plusieurs choses.

16)" le secret me fut révéler * " : j'ai mis –er car il y avait un autre verbe devant.

17) "le cinquième jours * ": je pensais que jour s'accordait avec cinquième et donc que c'était pluriel.

18)"Il à * parlé ": car on peut dire avait !

Ces dialogues ont un double intérêt : la verbalisation de l'erreur peut permettre à l'élève de comprendre son choix erroné et ainsi de l’éviter dans une prochaine écriture et ces explications peuvent également permettre à l'enseignant de mieux cerner les difficultés des élèves.

a) Quand on réfléchit au moyen de faire progresser les élèves en orthographe, on se retrouve confronté au problème épineux de la correction : comment aider efficacement chaque élève à corriger ses erreurs dans ses activités d'écriture. Deux cas de figures se sont rapidement présentées :

Cas 1 : la relecture de la copie (dictée ou rédaction)

Le moment de la relecture est souvent un moment peu fructueux où l'élève relit distraitement sa copie (ou ne la relit pas !) sans voir ses erreurs ou pire , dans son souci de bien faire, il lui arrive de trouver des erreurs là où il n'y en a pas. J'ai donc mis au point une fiche de relecture dans l'espoir que les élèves acquièrent une méthode de relecture, voire des automatismes.

COMMENT RELIRE SA DICTEE ?

 
  1. Vérifie que chaque phrase a un verbe conjugué.

Ex : Les passagers débarqués * du bateau.

……………………………………………………………………………………………………………………………

 
  • Recherche les verbes conjugués et accorde-les avec leurs sujets.
  • Ex : Des sapins gigantesques se dressait *.

    ………………………………………………………………………………………………………………………………..;

     
  • Vérifie la terminaison des verbes en ( e ) du premier groupe en les remplaçant par un verbe du troisième groupe.
  • Ex : A peine arriv…………, les touristes all………..…… cherch......… leur forfait pour all.....….. skier.

    VENDRE : ………………………. …………………… ………………………….. ………………………..

     
  • Vérifie l'accord des participes passés.
  • Ex : Les invités sont arriv…………… .

    ………………………………………………………………………………………………………………………….

     
  • Vérifie que les noms sont bien accordés avec les déterminants.
  • Ex : Ses chaussure* sont sous les escalier* .

    ……………………………………………………………………………………………………………………………….

     
  • Accorde les adjectifs qualificatifs avec les noms auxquels ils se rapportent.
  • Ex : Les immense* sapins, décoré* et illuminé*, sont magnifique*.

    ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..

     
  • Vérifie l'orthographe des homonymes : à/a, et/est, son/sont, se/ce, ses/ces, où/ou, on/ont.
  • Ex : Sont* vélo et* cassé.

    ……………………………………………………………………………………..

     
  • Vérifie l'orthographe des mots invariables.
  • Ex : J'ai lontemp* vécu parmis* les hommes.

    …………………………………………………………………………………………………………………………………….

     

    ATTENTION !

     
  • Le pronom indéfini ON est toujours sujet d'un verbe conjugué à la troisième personne du singulier. ON = LEON (il)
  • Ex : On arrivent* demain. (Léon arrive demain)

    …………………………………………………………………………

  • LEUR + VERBE est toujours invariable.
  • Ex : Je leurs* demande de rester.

    ………………………………………………………………………….

  • SE + VERBE ( sauf auxiliaire ETRE : c'est )
  • Ex : S'est* le dimanche qu'on ce* rend à la messe.

    …………………………………………………………………………………………………..

  • Pense aux mots de la même famille quand tu ne sais pas l'orthographe d'un mot.
  • Ex : J'entends le galot* (galoper) d'un cheval.

    ……………………………………………………………………………………………………………………………….

  • LES pronom personnel COD ne s'accorde jamais avec le verbe car ce n'est pas le sujet.
  • Ex : Elle les regardent* travailler.

    J'ai profité de l'heure en demi groupe d' ATP pour en expliquer le fonctionnement et je propose régulièrement des cacographies que les élèves corrigent à l'aide de la fiche.

    En voici un exemple :

    CHERCHEZ LES 10 ERREURS !!!

    Pour corriger ce texte, vérifie les 3 premiers points de la fiche de relecture.

    Ulysse revient chez lui après 20 ans d'absence, accompagné de son valet Eumée.

    Ils passèrent la porte sans rencontraient personne. Ils virent seulement ,

    ……………………………………………………………………………………………………………………………………………….

    gisant sur des ordures, un vieux chien misérable qui semblé bien malade. Il …………………………………………………………………………………………………………………………….

    redressat la tête. Son poil étaient râper, son corps couvert de puces. Eumée pensa ……………………………………………………………………………………………………………………….

    qu'il allait aboyé en flairant l'inconnu. Mais , au contraire, il se leva sur ses ……………………………………………………………………………………………………………………………….

    jambes tremblantes et remua la queue, tournant vers l'étranger un regard fidèle.

    ……………………………………………………………………………………………………………………………………………….

    Ulysse, ne pouvant détaché son regard de son chien bien-aimé, marcha ……………………………

    jusqu'à Argos et lui flatta le dos. L'animal leva vers lui des yeux reconnaissants ………………………………………………………………………………………………………………………….

    et laissa échappé une plainte de joie. Puis il baissa la tête, rendant son dernier …………………………………………………………………………………………………………………………….

    souffle. Depuis vingt ans, il attendé. Il n'avaient pas voulu mourir avant d'avoir ………………………………………………………………………………………………………………………….

    revu son maître. D'après L'Odyssée, d'HOMERE

    ………………………………………

    L'efficacité de cette fiche est très variable. Dans le groupe de soutien, 1/3 parvient maintenant à retrouver en 20/30 mn les erreurs mais il reste encore 2/3 des élèves qui ont besoin de toute la séance pour retrouver le texte d'origine et avec mon aide. En revanche, en classe entière, les cacographies sont corrigées rapidement par un grand nombre d'élèves. Mais l'usage de la fiche de relecture n'est pas devenue un réflexe quand il s'agit de relire leurs écrits. Son utilisation est peut-être trop récente ou bien les élèves ne parviennent pas à adhérer à la méthode proposée.

    Cas 2 : la correction après remise des copies

    Là encore, et avec l'aide d'une collègue, nous avons mis au point une fiche de correction (voir ci-dessous) afin de trouver un moyen efficace et "vérifiable" de correction. Il nous semble en effet fastidieux de corriger collectivement les dictées et je ne parle pas des rédactions qui ne peuvent être corrigées qu'individuellement. Nous corrigeons donc les copies en portant au dessus de chaque erreur une abréviation correspondant au type de faute. L'élève s'y réfère pour corriger ses erreurs et essayer d'y remédier.

     

    COMMENT CORRIGER SES FAUTES D' ORTHOGRAPHE ?

    GUIDE DE CORRECTION :

    1. En vous aidant des abréviations portées sur la copie, classez vos fautes dans le tableau.
    2. Corrigez chaque faute grâce au guide de correction ci-dessous. Vous ne devez pas vous contenter de rectifier l'orthographe des mots mal écrits, vous devez utiliser votre manuel ORTH 6° ainsi que le dictionnaire et le Bescherelle pour éviter de refaire les mêmes erreurs par la suite. Le sommaire de ORTH 6° se trouve à la page 184.
    3. Votre correction sera alors vérifiée et pourra augmenter votre note.

    TYPES D’ERREURS

    EXPLICATION

    COMMENT LES CORRIGER ?

    Lex : erreur lexicale

    Un mot est mal orthographié

    Ex : un tapit au lieu de un tapis

    1. je cherche 2 ou 3 mots de la même famille à l'aide du dictionnaire.
    2. Je recopie le mot 5 fois.

    Conj. : erreur de conjugaison

    Un verbe est mal conjugué (erreur de temps, de terminaison, de mode …)

    Ex : nous mangeront au lieu de mangerons. (futur)

    Ex : j'allais au lieu de j'allai (passé simple)

    1. Je donne l'infinitif du verbe.
    2. J'indique éventuellement le temps auquel devait être le verbe.
    3. Je conjugue entièrement le verbe en m'aidant d'un tableau de conjugaison ou du Bescherelle.
    4. Je recherche la leçon sur ce temps dans ORTH 6° et je fais un exercice d'entraînement.

    Hom. : erreur sur des homophones.

    Vous avez confondu 2 mots qui se prononcent de la même façon mais qui ne s'écrivent pas pareil.

    Ex : mangé au lieu de manger

    1. Je recherche la règle qui permet de différencier les 2 formes dans ORTH 6°.
    2. Je fais un exercice pour vérifier que j'ai compris.

    Acc. : erreur sur les accords

    Un accord dans la phrase est mal fait :

    • verbe / sujet
    • adjectif / nom
    • déterminant / nom ..

    Ex : Il vit un chien noire. ( au lieu de noir)

    1. Je réécris correctement la phrase et je souligne le mot qui m'a permis de faire correctement l'accord.
    2. Je cherche la règle dans ORTH 6° et je fais un exercice.

    Pct. : erreur de ponctuation

    • un signe de ponctuation a été oublié ou rajouté.
    • un signe de ponctuation a été remplacé par un autre.

    Je recopie la phrase en mettant le signe de ponctuation en couleur.

    Act. : erreur d'accent

    • un accent a été oublié sur un mot ou il y a un accent inutile.
    • un signe de ponctuation a été remplacé par un autre.

    Ex : la poêsie au lieu de poésie.

    Je réécris le mot en mettant l'accent convenable en couleur.

    Pour l'élève qui n'a commis que quelques d'erreurs, cette méthode de correction est d'un usage facile car il n'a pas à travailler beaucoup de points. Mais pour l'élève en grande difficulté, cette correction lui prend beaucoup de temps et certains se découragent devant l'ampleur de la tâche. J'indique donc dorénavant les points orthographiques à approfondir en priorité. Mais je manque de temps pour faire corriger toutes les copies en classe et je fais donc appel à leur motivation. Certains jouent le jeu et me rendent leur correction, ce qui leur vaut des points bonus mais d'autres ne parviennent pas à reprendre leur copie pour essayer de l'améliorer.

    b) L'apprentissage de l'orthographe passe aussi par des exercices variés qui ont pour but de stimuler l'élève afin de ne pas rendre cet enseignement rébarbatif. Je propose donc par exemple plusieurs types de dictées:

    On peut aussi varier les exercices :

    C'est le point délicat de cet enseignement ! En effet, comment trouver un juste milieu entre l'évaluation sommative, officielle, qui sanctionnera l'élève le jour du brevet par exemple et une évaluation formative susceptible de le motiver dans son apprentissage de l'orthographe?

    J'ai fait le choix d'évaluer des exercices formels tels que la dictée, la réécriture ou des contrôles de conjugaison mais également les rédactions, où la majorité des élèves obtient des résultats encourageants.

    Grâce à la variété des évaluations, les élèves « moyens et ceux qui éprouvent des difficultés parviennent à avoir une moyenne convenable, et pour certains satisfaisante. Il est en effet plus facile de réussir une cacographie ou une autodictée qu'une dictée de contrôle. Celle-ci est évaluée selon les critères d'évaluation du brevet à savoir 2 points pour les fautes grammaticales, 1 point pour les fautes lexicales et ½ point pour les fautes d'accent et de ponctuation. Il me semble nécessaire que les élèves aient ce repère en vue des nécessaires évaluations terminales mais, en contrepartie, je leur propose des contrôles dans lesquels ils peuvent se concentrer sur le point orthographique étudié précédemment. Par exemple, l'accord du participe passé peut être évalué en 3 temps : un texte à trous, une cacographie et une dictée de contrôle. Ces contrôles progressifs permettent ainsi de passer d'une évaluation formative à une évaluation sommative.

    C'est ainsi qu'au second trimestre les élèves ont été évalués en orthographe sur 13 copies (5 rédactions, 3 dictées, 1 cacographie, 2 contrôles de conjugaison, 1 étude de texte et 1 dictée de mots). Le bilan a été positif, seuls 5 élèves n'ont pas obtenu la moyenne en orthographe et les autres sont tous en progrès.

    E-4. L’évaluation finale :

    PREMIER CONSTAT :

    Si l’on compare les évaluations de septembre et de mai, le premier constat à faire concerne le nombre de fautes relevées dans les copies en septembre et mai.

    ANALYSE DES RESULTATS EN POURCENTAGE

    REGRESSION

     

    2 élèves

    PROGRESSION

    De 0 à 25 %

    2 élèves

     

    De 25 à 50 %

    8 élèves

     

    De 50 à 75 %

    9 élèves

     

    De 75 à 100 %

    2 élèves

    Le nombre de fautes a considérablement diminué entre sept et mai. En effet, les élèves ont fait 53,9 % de fautes en moins en dictée et 38,3 % en rédaction soit un progrès moyen de 48,3 %. A l'exception de 2 élèves en grande difficulté, tous les élèves ont réduit leur nombre de fautes et certains considérablement.

    Quant aux 6 élèves qui recevaient une heure de soutien hebdomadaire, 5 ont progressé (- 37.8 %, - 61 %, - 37.7 %, - 48.8 %, - 53.9 %) ; 1 a régressé avec 9 % de fautes en plus. Cette régression peut s'expliquer par le fait que cet élève n'a pas vraiment compris les enjeux de l'école et n'a pas fourni les efforts nécessaires pour progresser.

    La sensibilisation à l’orthographe durant l’année scolaire semble donc avoir porté ses fruits et notamment dans l’épreuve de dictée qui avait été la moins réussie en septembre, les élèves ayant fait en moyenne 2 fois plus de fautes dans la dictée que dans la rédaction, ce qui n'a pas été le cas pour l'évaluation de mai. Les compétences requises étaient les mêmes dans les 2 dictées et la comparaison est donc plus parlante.

    Comment expliquer cette progression ?

    DEUXIEME CONSTAT :

    Si l’on observe les pourcentages de fautes entre mai et septembre, on peut établir le tableau comparatif suivant :

    % constant

    % de fautes en plus

    % de fautes en moins

    Homophones

    Fautes lexicales

    Ponctuation

     

    Pluriel des noms (+ 65 %)

    Accord adj /nom ( +34 %)

    Verbes en é/er/ais …( + 42,4 %)

    Accord sujet/verbe ( - 26,8 %)

    Accord part passé ( - 45,4 %)

    Conjugaison (-45 %)

    On peut d’emblée remarquer que les fautes lexicales continuent à concerner 1/3 des fautes constatées. C’est donc un point orthographique à ne pas négliger : nous devons consacrer du temps à l'étude du vocabulaire (l'étymologie, les familles de mots, la formation des mots et l'apprentissage des mots invariables usuels).

    On peut également constater que 3 compétences orthographiques sont en progression : l'accord sujet/verbe, l'accord du participe passé et la conjugaison, ce qui peut s'expliquer par le fait que ces 3 points font l'objet de leçons, d'exercices et d'une attention particulière dans tous les travaux écrits des élèves. Le passé simple par exemple, qui avait été souvent mal conjugué en septembre, est devenu plus familier aux élèves car ils l'ont employé régulièrement cette année.

    En revanche, l'accent doit être mis sur les 3 compétences qui n'ont pas été acquises, à savoir le pluriel des noms, l'accord adj/nom et les verbes en é/er/ais .. Les élèves continuent en effet de négliger les – s lorsqu'ils écrivent un nom au pluriel, ce qui relève plus de l'inattention que d'une réelle méconnaissance ou incompréhension. L'accord de l'adjectif n'avait pas encore fait l'objet d'une leçon spécifique au moment des évaluations de mai mais on peut constater dans les dictées notamment que les élèves n'accordent pas l'adjectif s'il est éloigné du nom. Seule la situation de proximité les incite à accorder. Enfin, et ce malgré de nombreuses séances de travail, la confusion persiste entre les différentes terminaisons des verbes en é / er / ais. Cette dernière compétence est donc à retravailler car elle pénalise souvent les élèves.

    Lorsque je me suis engagée dans cette recherche-action, je ne pensais pas obtenir beaucoup de progrès tant l'entreprise me semblait vouée à l'échec. Le constat final m'a prouvé le contraire et m'a surtout permis de constater que l'enseignement de l'orthographe peut s'effectuer de façon raisonnée et méthodique. Grâce à l'évaluation initiale, des objectifs précis ont pu être fixés et ont été intégrés dans chacune des séquences de l'année. Tous n'ont pas été travaillés de façon approfondie. J'ai ainsi choisi de privilégier les 4 points orthographiques qui avaient été les moins maîtrisés par les élèves. J'ai pu constater des progrès pour 2 d'entre eux (accord sujet/verbe et conjugaison), ce qui est encourageant. La maîtrise de l’orthographe lexicale n'a pas vraiment progressé mais l'essentiel est d'avoir mis l'accent sur le lexique avec la formation des mots et la dérivation qui est finalement un aspect agréable de l'orthographe pour le professeur comme pour les élèves. Travailler sur l'histoire d'un mot, sur son étymologie ou sur les familles de mots intéresse en effet davantage un élève que l'accord sujet/verbe. Seul un travail régulier au cours des 4 années de collège pourrait permettre une amélioration dans ce domaine.

    Ce projet m'a également incité à m'appuyer sur un support pédagogique précieux : Ortho plus 6°. L'emploi du cahier d'orthographe de Michel GEY a en effet été bénéfique car il m'a permis de ne négliger aucune des " clés " d'apprentissage qui permettent aux élèves d'appréhender les notions par des voies différentes et il m'a "obligée" à travailler très régulièrement l'orthographe.

    Le seul bémol que j'ai pu relever au cours de l'année, c'est qu'en mettant l'accent sur l'orthographe, j'ai dû inévitablement délaisser d'autres pratiques au sein de la classe comme les exposés ou des séances fondées sur un support vidéo. Mais le jeu en valait la chandelle, à en croire les élèves qui venaient en remédiation. Ils semblent ravis de travailler l’orthographe, ce qui peut s'expliquer par le fait qu'ils sont en petit effectif mais également par le fait qu'ils ont pu constater des progrès ponctuels.

    Ce que je peux enfin retenir de cette action, c'est le travail de groupe qui nous a permis de bâtir des "stratégies pédagogiques", chacun apportant sa pierre à l'édifice. Nos échanges ont été réellement fructueux. Nous avions tous le même objectif : faire progresser nos élèves en orthographe et nous avons mis toutes nos idées en commun pour l'atteindre. Chacun proposait ses méthodes, parlait de ses réussites et de ses échecs… Nos rendez-vous trimestriels étaient en effet l'occasion de faire le point mais aussi d'exprimer un éventuel découragement ou une franche réussite. Tous ces échanges ont enrichi véritablement notre réflexion sur l'enseignement de l'orthographe. Je tiens d'ailleurs à ajouter que j'ai beaucoup apprécié la collaboration de mes collègues, avec lesquels j'ai toujours pu parler librement et positivement : nous avons vraiment travaillé de façon collégiale, sous la direction discrète et efficace de M. Desvaux.

    Marie-Claude GRaff, Professeur de lettres modernes